Gere_contractions

Comprendre la douleur de l'accouchement, c'est une chose, la gérer ça en est une autre. Comment gérer ces contractions ? Comment s’aider soi-même ? Le mot clé est ACCOMPAGNER et non pas lutter! Plonger dans « le voyage intérieur ». Au fur et à mesure que le rythme et l’intensité des contractons vont augmenter, la femme va être obligée d’abandonner son état habituel et le « socialement correct » pour se plonger dans ce qui se passe à l’intérieur de son corps. Elle va devoir s’abandonner à ce qui se passe, rester dans l’instant présent alors qu’elle ne sait rien de la durée ni de l’intensité de ce qui va suivre.

Dans ce cheminement intérieur, ce plongeon vers l’inconnu, elle va rencontrer ses propres peurs et résistances et elle va devoir les accepter, les traverser pour avancer. La douleur/les sensations sont là pour la guider pour lui montrer où ouvrir, où lâcher.

Pour cela il faut qu’elle soit pleinement présente, qu’elle s’adapte toujours plus et qu’elle vive l’instant présent, contraction après contraction sans se soucier de la prochaine. Chaque contraction traversée lui donnera le moyen de traverser la suivante.

Et la péridurale dans tout ça? La péridurale est comme une bouée, c’est-à-dire qu’elle est là pour aider la femme à s’abandonner, à lâcher ses résistances mais il faut quand même se laisser porter, se laisser aller. La péridurale n’est pas là pour faire tout le travail à la place de la femme, elle ne lui enlève pas ses peurs, elle lui rend juste le courant plus facile.

Même si une femme ne souhaitait pas de péridurale mais que le courant se révèle plus fort qu’elle ne s’y attendait ou que certains obstacles se présentent, il n’y a aucune honte/échec à accoucher avec l’aide de la péridurale! Celle-ci permet à beaucoup de femmes d’accueillir leur enfants dans de biens meilleures conditions qu’elles ne l’auraient fait sans.

Certaines femmes ont besoin de faire, quand cela est possible, ce chemin sans péridurale, d’autres avec, chaque choix est à respecter tout comme le choix de l’allaitement ou non. C’est un choix personnel, pas toujours explicable qui correspond à chaque femme dans son individualité. Et ni vous-même, ni les autres ne doivent vous juger par rapport à ce choix.

Enfin pour conclure, voici quelques conseils pour accompagner au mieux la douleur durant travail de l’accouchement. 

Vivre dans l’instant présent

C’est-à-dire accueillir chaque contraction comme unique, sans penser à celle qui vient de passer ou à la prochaine qui arrive. Il s'agit de savourer avec plénitude les temps de repos entre les contractions, ils sont prévus pour se régénérer, se nourrir, respirer, profiter d’un regard, d’un massage de la personne qui nous accompagne. Le travail est comme un escalier que l’on doit grimper marche après marche, c’est le fait d’avoir franchi la première marche qui nous aide à franchir la seconde et ainsi de suite.

La liberté de mouvement

Se sentir libre de ses mouvements c'est-à-dire pouvoir se mettre dans la position qui nous convient le mieux, avoir la possibilité d'être debout, la possibilité de marcher. Être libre également d’émettre des sons, des gémissements sans se soucier d'être entendue ou de déranger.

Le toucher

Une main posée, celle du futur papa par exemple, délicatement ou encore fermement à un endroit stratégique signe une présence rassurante et dérive de la douleur.

La visualisation

Visualiser l’ouverture du col, visualiser la descente du bébé, se laisser porter par l’amour que l’on porte à son enfant et par l’amour qui nous entoure nous aide à positiver la douleur, lui donner sens.

L’abandon

Accepter de s’abandonner, de suivre notre guide, c’est-à-dire notre corps, notre douleur, c’est elle qui nous conduit à la rencontre avec notre bébé, qui nous guide pour savoir comment se mettre, comment se mouvoir pour aider notre bébé à venir au monde. L’abandon peut être aidé par le futur papa qui va par exemple bercer sa femme dans ses bras, l’aider à respirer la masser ou lui caresser tendrement le front. Même avec la péridurale nos sensations de confort ou d’inconfort nous aident à savoir que nous sommes dans une bonne ou mauvaise position, il ne faut pas hésiter à se mouvoir avec l’aide du mari ou du personnel.

La confiance

Avoir confiance en ses capacités à y arriver, confiance en son corps, son bébé, confiance réciproque des personnes qui nous entourent, confiance en la VIE ! Le futur papa sera là en véritable coach pour aider la future maman à ne pas se décourager, à croire en elle, en eux, en ce bébé qui va les rejoindre bientôt!

Si on se laisse porter dans cette expérience, on se rend compte que dans l’accouchement se mêlent douleur, joie, étonnement, surprise, excitation et fierté mais pour cela il faut accepter ses limites avec humour et amour. On ne fait toujours que de son mieux ! Le jugement et la comparaison ne servent qu’à blesser le cœur et à le fermer. Mieux vaut utiliser l’expérience comme une extraordinaire occasion d’apprendre sur soi et d’avancer et c’est surtout l’aboutissement de ces neuf mois et enfin la rencontre tant attendue!

Au final quelque soit le déroulement du travail (long ou pas, péridurale ou pas, difficultés ou pas...) et de l’accouchement (naturel ou non, césarienne ou pas..) ce jour là sera surtout le jour de la naissance de votre enfant, le début de son histoire et le début de votre nouveau statut de parents et, rien que pour cela il restera un moment magique et unique.
Alors je vous souhaite à toutes/tous une très belle rencontre et bonne naissance à tous les bébés!

Si vous souhaitez aller plus loin sur le sujet, je vous recommande la lecture du livre "J’accouche bientôt et j’ai peur de la douleur" de Maitie TRELAUN, éditon Le souffle d’or, dans lequel l'auteur traite de la douleur, de l'abandon et du lâcher prise.