Ocytocine

Il est trop assez courant pour les futures mamans de se voir proposer de l'ocytocine pour déclencher le travail ou encore pour l'accélérer et intensifier les contractions. L'ocytocine est par exemple utilisée chez les femmes qui ont dépassé le terme de leur accouchement, ou chez celles dont la dilatation du col stagne complètement pendant le travail ou est beaucoup trop lente. 

Mais l'ocytocine, c'est la bête noire, c'est le mal. Il n'y a qu'à demander aux mamans qui ont en reçu pendant leur accouchement et elles vous raconteront à quel point les contractions, après avoir reçu de l'ocytocine, n'ont plus rien à voir, sont intenses, douloureuses et à la limite du supportable. 

L'administration de l'ocytocine conduit souvent à la prise de la péridurale, les contractions étant plus douloureuses, plus rapprochées, plus intenses, des mamans, qui géraient bien avant, en viennent à réclamer la péridurale, qui est généralement proposée en même temps que l'ocytocine. Sans parler du stress que cela génère, les futures mamans sont souvent surprises par l'intensité des contractions, ce qui a tendance à faire paniquer. Elles perdent complètement le contrôle de ces contractions qu'elles géraient si bien avant, ce qui explique aussi pourquoi elles se tournent vers la péridurale.

Il est difficile de remettre en question les raisons pour lesquelles l'ocytocine est administrée, difficile de juger du côté "nécessaire", du côté "urgent" qui conduit à avoir recours à cette hormone de synthèse. Et cela est d'autant plus difficile quand on est celle qui accouche. Mais nous ne pouvons nous empêcher de nous poser la question suivante : avant de songer à booster le travail avec de l'ocytocine, a-t-on exploré toutes les autres voies non médicales pour essayer de faire avancer les choses ? Pour une maman dont le travail stagne ou est très long (du point de vue des médecins), avant de lui injecter de l'ocytocine, lui a-t-on proposé d'être active, de changer de position (et de quitter sa position allongée!), de se mettre debout, de marcher, de passer sur le ballon ? A-t-on vraiment tout essayé ? Les médecins essaient-ils vraiment d'éviter aux femmes qui accouchent la prise de l'ocytocine ? C'est une question à laquelle nous vous laissons répondre, puisque chaque accouchement est différent. Mais si l'on se fie aux récits d'accouchement que vous partagez généreusement sur notre espace dédié, la réponse est non.

Ce qu'il faut savoir et retenir, c'est qu'une récente étude menée par le collège américain des obstétriciens et gynécologues a montré que l'ocytocine peut avoir des effets secondaires sur le bébé. Elle peut avoir un impact sur l'APGAR en diminuant les scores, mais elle peut également conduire à une admission pour des soins intensifs en néonatal. Vous trouverez toutes informations concernant cette étude en anglais sur ce lien : étude de impact de l'ocytocine sur les nouveaux nés. Et c'est sans évoquer les effets secondaires sur la maman (nausées, vomissements, etc).  

Quand on se rend à l'hôpital pour accoucher, on s'en remet complètement au personnel médical, aux décisions prises par les médecins. Mais c'est important de pouvoir donner son avis dans certains cas, d'avoir en partie  le contrôle sur le déroulement des choses, d'avoir la possibilité de demander d'essayer d'autres options avant de songer aux solutions médicales radicales, et de ne pas avoir l'impression de faire simplement partie d'un système, d'une routine "médicale" dans laquelle le combo "péridurale-ocytocine" sont trop souvent au menu.