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Le carnaval approche, ou alors c'est cette fête costumée à laquelle tout le monde se fait une joie d'être invité. Tout le monde sauf votre petit bout à vous, pour lui pas question de se déguiser de pied en cap. Ce que les autres arborent avec joie, froufrous, armures et boas, lui le vit comme une transgression à laquelle il se refuse. C'est une histoire d'identité dont les ramifications en chatouillent presque son intégrité.

Une histoire d'âge, de maturité, mais de caractère aussi.

Chez certains ce n'est qu'une phase. Il est fort courant qu'avant 4/5 ans l'enfant ne montre aucun intérêt pour les déguisements, voire même qu'il les considère comme intrusifs et les craigne. C'est là une étape de sa croissance psychique. L'enfant a besoin d'asseoir sa propre identité avant de feuilleter le possible des identités imaginaires. Peut être a-t-il peur de se perdre un peu s'il campe les traits d'un autre, ne serait-ce que le temps d'une fête. On dit que l'habit ne fait pas le moine, mais pour les petits, il y participe quand même grandement.

Passé ce cap, bon nombre d'enfants prennent plaisir à endosser de multiples personnalités imaginaires par le biais des déguisements. Entre 5 et 8 ans se joue une grande partie de la quête d'identification de l'enfant. Explorer le champ des possibles de "l'autrui" lui permet d'ébaucher celui qu'il sera demain tout en affrontant ses peurs d'aujourd'hui.

Le déguisement grandit l'enfant. Camper les traits d'un personnage redoutable lui permet d'exorciser ses peurs en devenant le marionnettiste incarné de la créature redoutée.

Et puis, parce qu'il y en a marre parfois des "fais pas ci, fais pas ça" à tout bout de champ des parents tout puissants, l'enfant a besoin de se sentir maitre de temps en temps et c'est ce que le déguisement lui permet l'espace d'une respiration mentale. S'habiller d'imaginaire l'autorise à exprimer des pulsions qu'on lui demande d'ordinaire de taire, de brandir cette épée factice et de rutiler d'audace ou de laisser tonner ses colères dragonnesques. Déguisé il dépasse ses fragilités d'enfant et gagne en assurance.

Les déguisements n'ont pas toujours besoin d'être très élaborés, parfois une simple paire de hauts-talons à maman suffit à remplumer une féminité qui rêve à son futur envol depuis le duvet de l'enfance.


Chez d'autres, l'âge n'y changera jamais rien, et la réticence se transforme en  trait de caractère bien installé qui n'est pas là de s'altérer. Inutile d'aller à l'encontre de cette obstination et de transformer la question du déguisement en corps à corps hurlant dont tout le monde sortira perdant.

Voici toutefois quelques petits trucs à essayer pour aider votre enfant à franchir le cap du "On disait que j'étais..." en douceur tout en respectant son ressenti.

Franchir le cap par le biais des accessoires

Vous aurez peut être plus de chances de faire en sorte que votre enfant cadre avec le reste de la joyeuse bande de fées et de pirates, si vous lui proposez un petit accessoire qui fera toute la différence: des lunettes farfelues, une paire d'ailes enfilées au dessus du manteau, un petit chapeau, l’insigne du shérif et son holster dans lequel stocker des sucettes...

Parce que le déguisement (enfin, surtout celui qu'on achète tout fait made in China, celui qui sent le chimique et qui jure un peu dans les couleurs) ça gratte, ça serre, ça crisse, ça fait transpirer et c'est pas du tout du tout pratique quand on a besoin d'aller aux petits coins! Alors que l'accessoire lui, il fait toute la différence mais se fait vite oublier par celui qui le porte.


Substituer le déguisement par un maquillage

Songez au maquillage aussi : du petit bout du nez rouge de clown aux arabesques plus complexes du papillon, en passant par les simples moustaches de chat, il conviendra plus facilement à un enfant qui a les déguisements en grippe.



Le clin d'oeil du t-shirt personnalisé

Pensez aussi à l'inscription clin d'oeil sur un T-shirt, comme celui personnalisé aux couleurs d'une fête pirate présenté dans le cadre de notre article 5 déguisements autour du thème de la mer ou comme celui des photos ci-dessous dont le devant annonce "Pas déguisé j'ai dit! Mais on m'a dit de surveiller mes arrières" et dont le dos est paré d'une momie réalisée à l'aide de bandes de gaze et de yeux mobiles, alors que des araignées en feutrine pendouillent des poches arrières.

Pas déguisé, mais quand même dans le ton, ni vu, ni connu!

Et si rien n'y fait, écoutez votre enfant. Rien ne sert de le brusquer. Son imaginaire trouvera d'autres terrains fertiles où s'enraciner que celui du "on disait que j'étais..."