Adhd_prescription

Plus de 10 000 enfants américains entre 2 et 3 ans suivent actuellement un traitement médicamenteux pour des troubles du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). C'est ce que rapporte le CDC (Center for Disease Control) dans une étude récente portant sur le diagnostic du TDAH chez les jeunes enfants de moins de 4 ans.

Sans entrer dans la polémique de l'existence même de cette "maladie" qui touche de plus en plus d'enfants chaque année (progression de l'ordre de 3%) ou du moins, qui est de plus en plus diagnostiquée, il semble tout de même que les choses soient hors de contrôle, en tout cas aux États-Unis. Avec certains états américains ayant jusqu'à 15% de leurs enfants diagnostiqués comme ayant un TDAH (le Kentuky par exemple), il est grand temps de se demander si tout cela a du sens. La France ne nage pour le moment pas dans ces eaux sombres fort heureusement. Mais peut-être en prend-elle le chemin...

Les médicaments en question

La plupart du temps, c'est le Méthylphénidate (sous l'appellation Ritaline) qui est prescrit. Les Amphetamines sont aussi prescrit (Adderall). 

Or, les guides de prescriptions de l'association américaine de pédiatrie ainsi que du CDC pour ces médicaments n'existent que pour les enfants de plus de 4 ans. En France, le Ritaline peut être prescrit à partir de 6 ans.

Au final, on se retrouve avec des ptits bouts drogués aux médicaments dont on a du mal à évaluer les effets à long terme. On sait tout de même depuis longtemps que ces types de médicaments peuvent avoir des effets sur la croissance, sur l'humeur et peuvent également donner des envies de suicide....

La question de la dépendance

La dépendance, mais de qui ? Des parents ou des enfants ? Des parents ? Oui, les parents qui ne doutent pas une seconde que ces médicaments agissent pour le bien de l'enfant et qui se retrouvent dans un cercle vicieux. Car s'il est incontestable que ces médicaments offrent de grosses améliorations sur le court terme, leurs bénéfices à long terme est plus qu'incertain. Dans le cas d'une utilisation prolongée, le corps finit par s'adapter et les effets de ces médicaments sur la concentration diminuent progressivement. Si par la suite, on supprime ses médicaments à l'enfant, le déficit d'attention revient puissance 10X. C'est comme retirer sa caféine à quelqu'un qui a pris l'habitude de boire 3 ou 4 cafés par jour.

Au final, les parents perçoivent cette réaction comme une démonstration de la qualité des médicaments et non comme la démonstration que l'enfant est accro.

Un enfant de deux ans

Pour rappel, voici ce à quoi ressemble un enfant de 2 ans.

Et donc, un enfant de 2 ans fait des trucs d'enfants de deux ans : il court partout, n'écoute pas toujours (voir rarement) ce qu'on lui dit, s'agite dans tous les sens. Découvre le monde quoi. On parle d'ailleurs du terrible 2, cette terrible année où l'enfant n'en fait qu'à sa tête. Confondre cette phase importante du développement de l'enfant avec une anomalie pouvant se soigner via un médicament peut potentiellement avoir de graves conséquences, non seulement sur la santé de l'enfant à long terme mais également sur son comportement. 

Des catégories plus touchées que d'autres

Un autre point intéressant de l'étude du CDC nous montre que le taux de médication des enfants de moins de 3 ans est plus important parmi les populations les plus pauvres, sans pour autant donner plus de précisions, sinon que cela pourrait être lié à un environnement familial moins sécurisant, moins constant. C'est un constat qui avait déjà été rapporté auparavant, via une étude lancée en 1975 et suivant 200 enfants nés dans des quartiers pauvres. Arrivés à l'adolescence, 14% entraient dans les critères de troubles du déficit de l'attention. 

Nous espèrons que cette nouvelle étude du CDC permettra aux autorités de tirer la sirène d'alarme. Car en plus de donner des médicaments à des bambins de 2 ans, les parents se retrouvent également à dépenser des milliards de dollars (36 milliards en 2000) pour s'approvisionner. Mais nous avons de gros doutes vue la puissance financière de ces grands groupes pharmaceutiques qui diffusent le message via les docteurs à coup de conférences dans des lieux paradisiaques tout frais payés.