Iode_femme_enceinte_allaitement

Selon l'association américaine de pédiatrie (AAP), les femmes enceintes et allaitantes manqueraient cruellement d'iode.

Kezako ?

Un peu de chimie. L'iode est un élément chimique nécessaire à nous autres êtres vivants (revoyez votre tableau périodique des éléments, il est sur la droite :-)). Nous n'en avons pas besoin d'une grosse quantité mais des exès ou des carences peuvent avoir des effets dramatiques sur notre santé (voir le crétinismehypothyroïdie par exemple).

Pourquoi cela est important

Les femmes enceintes ou qui allaitent ont besoin de plus d'apport d'iode que la normale. Si un adulte a besoin de seulement 150 microgrammes par jour, une femme enceinte ou allaitante nécessite 30% de plus, soit 200 microgrammes.

Alors, cela parait simple comme ça. A vrai dire, 200 microgrammes, cela représente quoi ? Tout dépend du vecteur. Via le sel iodé, il suffit de moins d'une cuillère à café par jour pour être tranquille. Via le thon, on passe à plus de 100g. Les légumes ont tendance à en contenir très peu. Le lait en contient également une bonne quantié.

Les carences en iode peuvent provoquer des retards de croissance physique et neurologique pour le foetus, de même que pour le nouveau-né allaité. Ces retards pouvant se traduire par une forte baisse des capacités cognitives.

Le sel contient de l'iode. Je mange du sel. Donc tout va bien ?

Oui et non. Contrairement aux idées reçues, le sel de mer ne contient que très peu d'iode à l'état naturel. (Une autre idée reçue est l'attribution de l'odeur du bord de mer à l'iode). Si l'ajout d'iode dans le sel est obligatoire dans certains pays (canada depuis 1949), cela n'est pas le cas en France (autorisé depuis 1952) par exemple. Certes, on peut facilement trouver du sel iodé dans les supermarchés mais on peut aussi, sans s'en rendre compte, être en carence ou proche de l'être car dans l'esprit de beaucoup sel=iode. Donc, si vous savez que vous prenez du sel iodé et que vous avez une alimentation équilibrée et variée, vous êtes ok. Si par contre le sel que vous utilisez n'est pas iodé, vous passez à côté d'une source simple et efficace d'atteindre votre besoin quotidien en iode.

Attention au soja et aux produits dérivés car ils bloquent l'absorption de l'iode par le corps. 

Changements des habitudes alimentaires comme facteurs de risque

Un nouveau problème qui se pose aujourd'hui est l'abondance de la nourriture tranformée par des procédés alimentaires dans notre alimentation quotidienne. En effet, il est interdit d'utiliser du sel iodé dans le processus. Aussi, lorsqu'on mange un plat pré-préparé tel qu'une pizza congelé ou une poélée campagnarde, le sel qui s'y trouve ne contient pas d'iode. Et le problème est que ces aliments ont pris une place importante dans nos routines alimentaires. On n'a pas toujours le temps de cuisiner des produits frais toute la semaine pour 3 enfants.

Autre facteur, la réduction de la consommation de sel. Pointé du doigt ces dernières années comme source de problèmes cardio-vasculaires, le sel, iodé ou non, est boudé par de plus en plus de monde. Certains préfèrent maintenant manger des plats moins goutus pour éviter la crise cardiaque à 40 ans.

La Suisse, très touchées par les problèmes liés aux carences en iode jusqu'au début du 20ième siècle (pays perché dans les montagnes, loin de la mer) a instauré debut janvier une nouvelle règlementation augmentant l'iodisation du sel, la passant de 20 à 25 milligrammes par kilo. Cela pour palier ces changements.

Enfin, dans certains pays comme les États-Unis, le sel de table est rarement iodisé. Il est estimé que 1/3 des femmes enceintes américaines présentent des carences plus ou moins forte en iode.

Donc, mesdames, mettez un peu de sel iodé, mangez équilibré et varié et tout ira bien! En plus, un bon niveau d'iode dans le corps impact positivement l'humeur. Alors, pourquoi s'en priver ? Ça fait toujours du bien de se sentir bien.