L'arrivée surprise magique et sans péridurale de petit louis

postée
\ Accouchement du 06 juin 2015
t Durée : 5 heures
Bonjour, J’ai commencé mon récit il y a longtemps, c’est le moment de le poster aujourd’hui – 1 an déjà !! Il y a un an pile poil j’étais en plein dans les contractions , et je ne savais pas encore à quelle point ça allait être l’aventure, l’arrivée de petit Louis chéri! Et je voulais vous remercier, vous toutes qui avez publiées les récits de vos accouchements sans péridurale… je vous ai lues, encore, et encore, et je pense que c’est en partie ce qui m’a donné la conviction que moi aussi je pouvais y arriver, puisque vous, malgré la douleur, y êtes arrivées, et qu’aucune de vous presque ne semble le regretter. L’envie d’un accouchement physiologique était là dés le départ, mais j’avais peur de « craquer », comme pour mon premier, et de finir par demander une péridurale « super vite, là, maintenant, tout de suuuuite !! ». Préparation à l’accouchement en sophrologie à l’hôpital dans lequel j’avais prévu d’accoucher, quelques cours d’haptonomie aussi chez une sage-femme libérale, histoire de rafraichir nos mémoires et de se rappeler ces gestes que nous avions appris lorsque nous attendions notre grand. Avec cette sage-femme, nous avions aussi discuté du fait que je voulais un accouchement aussi naturel que possible, et si possible sans péridurale (je rêvais de la « salle nature » avec graaande baignoire, fraîchement inaugurée de la maternité). Et c’est elle qui m’a parlée de la ‘phase de déséspérance’ inéluctable que j’allais traverser pendant mon accouchement, ou je voudrais à tout prix une péridurale. Et ça, quelque part ça m’a rassuré, de savoir que c’était « normal » de vouloir à un moment ou un autre mettre un terme à la douleur, et que ce n’était pas un échec… qu’il faudrait juste réussir à passer le cap. Mon conjoint- très sceptique- était briefé, il lui faudrait alors faire diversion & m’encourager… Fin du préambule. Nous sommes le 3 Juin, à 8 jours du terme, et je suis super heureuse et soulagée, car après une grossesse stressante (taux de HCG anormaux dans les premières semaines de grossesse, manque de liquide amniotique, tout petit bébé et BIP < 3e percentile détecté à l’écho du 3ème trimestre, sans que les médecins ne se l’expliquent, avec toutes les craintes que cela génère) mon tout petit est encore bien au chaud, et bouge dans tous les sens. Mais je commence à me dire que c’est le moment, que j’ai hâte de faire sa connaissance, hâte de le voir arriver (avec la petite appréhension de découvrir si oui ou non, tout va bien…). C’est le soir de la pleine lune, en plus des orages sont annoncés, ma sage-femme m’avait dit que très souvent les 2 phénomènes décuplent le nombre de naissances… L’après-midi je vais à la cueillette aux fraises avec mon grand, un peu de sport, histoire de…. Mais rien, quelques douleurs dans le bas-ventre, sans plus. Je me couche le soir, et dors d’un sommeil lourd et profond et me réveille presqu’un peu déçue le lendemain… comment ça il ne s’est rien passé ? Le 4 Juin, quelques douleurs éparses, premières contractions ?, puis plus rien. Tout est prêt pour la maternité, je profite des dernières siestes & refais des petites séances de sophro. Le 5 Juin, longue promenade le matin dans les coteaux, avant que le soleil ne devienne trop écrasant, dernière sieste. Et en fin de journée, après le repas, ça y est, ça ressemble à des contractions… toutes légères, espacées, mais ça y ressemble. Je couche mon grand, ça continue, je l’annonce tout fièrement à ma moitié, et m’installe sur mon ballon. Vers 21 :30, les contractions deviennent régulières, mais espacées (8-9mn), et sont très gérables, 2 respirations très longues et hop ça passe. Je propose à mon conjoint d’aller se coucher pour quelques heures, peut-être que c’est LA nuit…. Je me sens bien, je suis zen, toute seule, chaque contraction qui arrive me rapproche de mon tout petit, je m’imagine le ‘sac de contractions’ qui commence tout juste à se vider, et étrangement, l’image qui me vient à chaque contraction est celle « d’une autoroute vers la sortie » pour mon bébé, moi qui suis plutôt du genre nature… impossible de visualiser le « sentier forestier », c’est le béton qui domine ;), soit. Je me promène sur la terrasse, j’arrose mes fleurs, je pends mon linge, la chaleur est tombée, il fait bon dehors, on voit toutes les étoiles. Ensuite je m’installe au salon, un peu de sophro, je teste différentes positions, assise, accroupie, accoudée pour voir ce qui est le plus « agréable » pendant les contractions, toujours toutes les 8 mn, mais plus intenses maintenant. Mon tout petit bouge, je le sens. J’ai envie de faire une bonne partie du travail à la maison, dans ma bulle, pour éviter d’être couchée sur le dos avec le monito scotché, la perf. etc. à l’hôpital dès 3cm de dilatation… Je me dis que j’ai tout le temps, pour le premier ça à duré plus de 24 heures… (j’étais arrivée à la maternité après 8h de contractions pour n’être qu’à 3 petits cm de dilatation…). 1 :45 du matin, je suis allongée sur la canapé, les jambes sur mon ballon, je compte les contractions, elles sont devenues fortes et longues (plus d’1mn chacune), mais toujours espacées de 8mn, ce qui me permet de récupérer. Tout d’un coup je sens la poche des eaux se percer, ça fait « ploc »,mais qu’un tout petit peu de liquide qui coule. Je reste sans bouger et attends 2 contractions de plus, rien de différent. Dommage, moi qui voulait encore prendre un long bain, c’est raté, je monte pour prendre une douche et réveiller ma moitié, pour lui dire que ça y est, il va être temps d’y aller. Il prévient nos amis qui vont venir garder le grand et charge la voiture, tandis que sous la douche, je commence à ne plus pouvoir gérer les contractions, il n’y a plus d’espacement régulier, je ne sais plus quoi faire de toute cette douleur, je ne sais plus respirer en attendant qu’elles passent, je n’arrive plus à me dire qu’elles me rapprochent de mon tout petit, j’ai juste envie que tout s’arrête. Et j’ai envie d’être à la maternité pour avoir une péri là tout de suite, immédiatement…BORDEL ! En même temps je me fais rire (et pitié), je me dis que ces histoires d’accouchement physio c’est vraiment pas pour moi, que moi je suis la chochotte qui craque à 3cm de dilatation, mais que j’en ai rien à faire, parce que toute cette douleur immense c’est pas pour moi, il me faut la péri… et je me demande comment je vais faire comprendre à mon conjoint que je rigole plus là, que je veux VRAIMENT la péri, contrairement à toutes mes bonnes résolutions de départ. Je m’habille tant bien que mal, descend péniblement les escaliers, hurle à mon conjoint qu’il faut qu’on décolle TOUT DE SUITE et me demande comment je vais faire pour survivre au trajet en voiture. Et là, une contraction monumentale, j’ai l’impression qu’elle va me casser en deux, je m’accroche à la table de la cuisine comme je peux. Et dans la foulée, je sens que quelque chose pousse, je suis obligée de m’allonger sur le sol de la cuisine, je tombe presque. Je hurle à mon conjoint « ça pousse » et « on va nulle part, appelle le SAMU ». Mon conjoint paniqué appelle le 15, et après les échanges de départ qui semblent durer une éternité (nom, adresse, pourquoi vous appelez….. BORDEL, je suis en train d’accoucher !!!!!) il a un médecin en ligne, puisqu’il vient regarder entre mes jambes, et dit à son interlocuteur « oui, je vois la tête ». Choc, je crois que je ne réalise qu’à ce moment là que je vais accoucher là par terre dans ma cuisine… Et puis une nouvelle contraction arrive, « ça » pousse tout seul, dans mon souvenir je ne me rappelle même plus avoir eu mal à ce stade, je cherche une position gérable, je suis sur le dos, mais je me tourne à moitié en prenant appui avec un pied sur le torse de mon conjoint qui désormais à endossé le rôle de sage-femme, le téléphone sur haut-parleur posé à côté de lui. Je sens que quelque chose arrive sur le périnée, presqu’en douceur mais avec une grande force, c’est étrange, mon corps semble avoir pris les choses en main tout seul, j’ai l’impression d’être presque passive, tout va tellement vite. Mon conjoint essaie de retenir la tête pour qu’elle ne sorte pas trop vite, puis encore une contraction et notre petit amour est là, et oh quel soulagement, il crie, il est tout vivant, il est sur mon ventre, tout beau, il a 2 bras, 2 jambes, il respire. Ma moitié va chercher des draps pour nous recouvrir, nous n’en revenons pas, encore à moitié paniqués, mais tellement heureux. 2mn de béatitude plus tard, nous entendons une petite voix dans l’escalier, c’est le grand frère qui arrive, il a du être réveillé par l’agitation ambiante… Il entre à pas feutrés, me voit par terre, voit le bébé… et dit « coucou bébé » et vient s’asseoir à côté de nous… Et oui ☺, encore la veille nous avions parlé du fait que le petit frère arriverait bientôt… pour lui aucune anomalie, à 2 ans et demi on ne sait pas qu’on n’accouche pas dans la cuisine… Mon conjoint à la bonne idée de sortir l’appareil photo et d’immortaliser ces premières minutes magiques, puis ça sonne à la porte… c’est notre ami qui devait nous garder le grand, et 1mn plus tard à nouveau quelqu’un à la porte… C’est le SAMU qui arrive, de très bonne humeur en voyant que tout le monde va bien, ils nous prodiguent les premiers soins et coupent le cordon avec le papa (cordon qui à tout doucement fini de battre, nous sommes heureux, c’était dans notre projet de naissance). Le reste pas besoin de raconter, suivi classique à l’hôpital. 1 an après, 1 an que je suis sur mon nuage, ça me paraît toujours aussi fou, toujours aussi magique cette nuit là… et ce cadeau ultime qu’est 1 enfant en bonne santé ☺.
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50 pts

Commentaires

  • nosilla Ton post ma fais pleuré tellement il ressemble à l'arrivé de mon petit Louis il y'a trois semaines :-). J'ai accouché dans mon salon en mois d'une heure (début contraction 3h du matin arrivé bébé 3h50) avec homme à mes coté, le premier de 2 ans et demi dans la cuisine et pompiers arrivé 5 minutes après.
    il y a plus de 7 ans
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