La naissance d'olivia

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\ Accouchement du 07 mai 2014
t Durée : 2 heures et 5 minutes
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La date prévue de l'accouchement est le 7 mai 2014 mais avec chéri on est sûr que notre mirguette arrivera avant
​. L
e 16 avril ce serait parfait ! D'abord parce que moi je n'aime vraiment pas être enceinte mais surtout parce qu'on a
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vraiment hâte de la rencontrer. Ma grossesse s'est déroulée sans encombre majeure, le plus dur a été ces terribles nausées jusqu'au 4ème mois, suivies de terribles remontées gastriques jusqu'à la fin. Ajouté à ça une fatigue monstre
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et une prise de poids énorme (+20kg)...
 
Pour mon suivi de grossesse et d'accouchement je voulais quelque chose qui ne soit pas du tout pareil que pour mon premier, que j'ai mal vécu. C'est pour cela que je me suis très vite rapprochée de sages femmes libérales qui pratiquent
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le plateau technique et l'accouchement physiologique. Pour mon suivi je me suis sentie bien dès le début, on m'a écoutée, écouté mes craintes et mes envies, posé des questions sur moi et ma vie. Il y a un côté humain que je n'avais pas
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pour mon premier. J'ai également ressenti un grand respect de ma personne. Par exemple mes sages femmes ne m'ont pas fait un seul touché vaginal de toute ma grossesse, elles auraient pu, si j'en avais exprimé le besoin. Elles ne m'ont
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pas non plus accablée de reproches par rapport à ma prise de poids, elles savaient que je faisais de mon mieux et que ce n'est pas toujours facile.
 
Pour information, pour ceux qui ne savent pas, le principe du plateau technique est qu'une clinique mette à la disposition de sages femmes libérales (extérieures à la clinique) une salle équipée pour la pratique des accouchements de
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leurs patientes. Il y a tout un contrat entre les sages femmes et la clinique ce qui permet à tout le monde de s'y retrouver. Par exemple, dans mon cas, la salle équipée a une ambiance très calme, sans équipement médical lourd, avec une
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grande baignoire, une chaise d'accouchement (avec un trou), une écharpe pour se suspendre, etc... En cas de problème, ou si la patiente souhaite changer son plan et prendre la péridurale
​ ou s'il y a des complications​
, il y a d'autres salles à côté et une équipe
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qui peut prendre la relève très rapidement. Avec 
​c
es sages femmes je savais que je n'avais pas besoin de faire de plan de naissance et que mon bébé et moi nous serions pris en charge avec humanité et sécurité.
 
le 14 avril : Je fini tranquillement les séances de préparation à l'accouchement. Ce sont mes sages femmes qui les font, les séances sont individuelles, je les aient trouvé beaucoup plus utiles que les séances groupées de l'hôpital où
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j'ai accouché pour mon aîné. Mes séances préférées : celle sur l'allaitement et celle sur les positions à prendre lors des contractions. Le conjoint est impliqué dans les séances et ne se sent pas inutile.
Lors de ces séances mes sages femmes m'ont prescrit de l'homéopathie, des tisanes aux feuilles de framboisier et des massages du périnée et des seins, tout cela afin de facilité certaines choses : ouverture du col lors des contractions,
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éviter les hémorragies, tonifier le périnée et préparer les seins à l'allaitement.
 
le 15 avril : la date approche, mes sages femmes viennent repérer les lieux chez moi pour prendre quelques repères au cas où le travail serait long ou s'il y a urgence et qu'elles doivent venir en vitesse (pour ne pas tourner 30 min 
avant de trouver la maison). On m'explique que lorsque le travail aura bien commencé et que je me sentirai prête, je pourrais les appeler sur le numéro spécial accouchement et qu'une ou deux d'entre elles viendrait chez moi pour
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vérifier que le travail à bien commencé et pour m'accompagner jusqu'au départ à la maternité. Elles prendront la place que je voudrais, soit très présente si j'en ressens le besoin, si je panique, ou bien elles peuvent s'effacer et 
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nous laisser gérer mon conjoint et moi. Ce sera à nous de décider en fonction de nos envies sur le moment.
Avec chéri on profite de cette belle journée pour finir les derniers préparatifs : valise maternité, sièges auto, etc...
​ parce que chéri est persuadé que le grand jour est pour demain !​
 
le 16 avril : ​Les contractions commencent dans la nuit, chéri avait raison, on va voir notre fille aujourd'hui ! J'ai du mal à dormir alors je me lève et fait quelques positions dans le salon pour mieux supporter les contractions. Au bout d'un moment je sens que les contractions s'espacent et je me dis "j'ai un peu de répit, je vais en profiter pour essayer de lire un peu, voir de dormir", je m'allonge sur le canapé puis ... plus rien ! Je passe la journée avec quelques contractions de temps en temps mais rien de concluant.
 
Puis les jours passent, avec toujours quelques épisodes de contractions, certaines sont douloureuses, d'autres beaucoup moins, des fois elles sont longues, d'autres beaucoup plus courtes, il arrive qu'elles soient rapprochées puis elles s'arrêtent net, bref, j'ai eu le droit à un festival de contractions...
Le jour de mon terme s'approche dangereusement et j'en ai vraiment marre de cette fin de grossesse, je suis lourde, fatiguée et la petite me fait mal quand elle bouge. Il est temps qu'elle sorte, j'ai prêté mon corps assez longtemps et puis maintenant on veut la voir ! Mais voilà, elle n'est pas décidée !
 
Le 5 mai, soit 2 jours avant mon terme, j'ai des contractions un peu plus forte que les jours précédents, ça fait mal mais ce n'est pas encore insupportable, et comme j'ai déjà eu de nombreux épisodes de contractions sans accoucher, je décide de ne pas m'enflammer. Demain c'est l'anniversaire de mon grand, je ne sais pas vraiment quoi penser du fait qu'elle risque de naître à la même date. Je n'y pense pas trop et je continue mes activités habituelles comme si de rien était.
J'ai bien fait de ne pas m'affoler car la nuit passe (elle a été courte), j'ai eu des contractions, j'ai mal mais c'est encore supportable alors je prend mon mal en patience. 
 
Le 6 mai : des contractions douloureuses mais très espacées. Il y a des moments où je pleure, j'en ai marre que le travail ne se fasse pas, j'ai l'impression que ma puce va rester dans mon ventre jusqu'à ses 18 ans ! Heureusement mon homme est là pour me soutenir et m'apaiser. Il prend sa journée pour rester avec moi et m'épauler, je le trouve formidable !
Mon homme veut que j'appelle la sage femme parce que les contractions durent depuis longtemps mais moi je ne me sens pas en danger, j'espère que ce sera bientôt le moment mais je n'y crois pas. Je lui dis que je l'appellerai si les contractions continuent dans l'après midi. 
Les contractions continuent, elles sont très fortes maintenant, j'ai besoin de l'aide de mon homme pour m'aider à les soulager, mais elles ne sont pas du tout régulières et elles sont très espacées (30 min / 1h / 1h30). Bref, ce n'est pas pour tout de suite. J'hésite plusieurs fois à appeler ma sage femme mais je sais au fond de moi que le vrai travail n'a pas encore commencé et je veux être présente pour les 6 ans de mon fils. On décide d'aller au restaurant pour son anniversaire, il est très content. De mon côté le fait de rester assise est vraiment pénible, je pleure presque pendant les contractions. Je les notes sur une applications mais ce n'est toujours pas régulier. Mon homme me propose de déposer le grand chez ses grands-parents afin que l'on soit un peu plus tranquille et qu'on puisse se recentrer sur nous. Les grands parents sont très heureux de nous voir, ils demandent quand elle va se décider à sortir ? Bonne question ! 
Sur le trajet de retour je me décide à appeler la sage femme pour lui donner des nouvelles : je lui explique le topo et elle me dit de rappeler si ça s’accélère, qu'elle ne pense pas que ce soit pour tout de suite. Bref, je m'y attendais. Du coup on rentre à la maison et on fait comme on peut pour apaiser mes contractions : positions apprises, bain chaud, divertissements ... etc
 
Le 7 mai : On finit par s'endormir mais le répit sera de courte durée pour moi parce que les contractions reprennent. Je vais dans le salon avec mon ballon et je fais quelques positions pour me soulager en attendant que les contractions passent, j'ai l'habitude maintenant ! Je prend un livre entre les contractions pour essayer de penser à autre chose. Mon homme se lève à force de m'entendre grogner toute seule et il m'accompagne, ça me fait un bien fou, heureusement qu'il est là ! Aujourd'hui non plus il n'ira pas travailler, il veut être là pour moi, il est formidable.
On petit-déjeune et on passe la matinée comme on peut, en continuant nos activités toujours ponctuées de contractions qui me clouent sur place.
L'heure du déjeuner arrive, on décide de passer au fast-food car pas du tout envie de cuisiner et ranger la vaisselle. Sur place de grosses contractions arrivent, j'essaie de marcher mais il n'y a que mon homme qui peut me soulager, sauf qu'on n'ose pas trop en public, du coup je souffre. Et là je reçois un appel de ma sage femme qui vient prendre de mes nouvelles. Comme j'en suis au jour du terme elle me demande de passer faire une échographie et qu'on se voit demain pour voir où on en est. En même temps qu'on discute, une contraction se fait sentir, j'ai beaucoup de mal à gérer assise alors je passe le téléphone à mon homme qui finit la discussion. La sage femme comprend alors que mes contractions sont réellement fortes et dit à mon homme de laisser tomber l'échographie, que ça ne servirait à rien. Quand il me raconte ça je suis perplexe... Pourquoi donc ??
 
Bref, l'après midi continue, je note toujours mes contractions : (10min / 14 min / 9 min / 5 min / 30 min / 1h / 15 min etc...) de quoi devenir folle !!
Vers 19h on décide de se manger un petit truc, je suis crevée et ces contractions horribles ne veulent pas s'arrêter ! A 19h50, une contraction particulièrement douloureuse me cloue sur place, puis je sens un liquide chaud me couler le long des jambes. Je dis "je crois que j'ai percée la poche des eaux mais je n'en suis pas sûre, il n'y a pas grand chose qui coule alors que pour mon premier c'était les chutes du Niagara". Alors on attend la prochaine contraction pour voir si effectivement c'est bien la poche des eaux. 30 min après toujours rien, moi j'en ai marre, je décide d'aller me faire couler un bain. Quand je me déshabille je me rend compte que j'ai perdu le reste du bouchon muqueux, bon les sages femmes m'avaient bien expliqués que ce n'était rien, qu'il ne faut pas s'affoler. A ce moment là j'ai une autre contraction et je perd un peu d'eau, mais vraiment pas grand chose. Je vais dans le bain, mon homme me rejoins.
Ma sage femme appelle : je lui explique pour la poche des eaux, les contractions et le bouchon muqueux. Elle me dit de rappeler si ça s’accélère.
Une fois dans le bain les contractions se régularisent : toute les 10 min, puis toutes les 5 min et très vite toutes les 2 min. Ca devient carrément insupportable, un vrai cauchemars. J'ordonne à mon homme d'appeler la sage femme, de lui dire que là je n'en peux plus, il faut qu'elle vienne pour me soulager. Je sais que je n'accoucherai pas maintenant mais j'ai besoin d'aide, en même temps je file sous la douche pour me laver un peu avec du savon, mais je n'y arrive pas, les contractions sont trop rapprochées. Je sens que je perd pieds, je ne panique pas mais je n'arrive plus à bouger.
 
Il est 21h30, la sage femme dit a mon homme qu'il vaut mieux se retrouver directement au plateau technique, qu'elle nous attend là bas. Et moi je dis : mais pourquoi ??? Je ne pense pas que je vais accoucher maintenant j'ai juste mal !!
Bref, mon homme s'active, je sens la pression monter en lui même s'il ne m'en parle pas, il me dit de m'habiller et il me presse. Moi je fais comme je peux mais ce n'est pas facile avec toutes ces contractions... J'avance à la vitesse d'un escargot et mon homme panique un peu, il veut que je me dépêche de monter dans la voiture. Moi je ne me sens pas de passer 20min en voiture avec ces contractions, c'est hors de question ! Mais mon homme arrive à me convaincre, une dernière contraction où il m'accompagne, avant de monter dans la voiture ! Une fois dans la voiture il fait tellement chaud, j'ai chaud, pourtant il ne fait pas chaud, mon homme n'a pas chaud mais pour moi c'est insupportable. On allume la clim et là je rentre dans ma bulle : je n'ai plus mal, je suis totalement déconnectée de mon corps, j'entend que mon homme me parle mais je ne sais pas répondre, je sais qu'il roule comme un fou mais je ne suis pas là... Il me dépose devant la clinique à 21h45, appelle la sage femme parce que les urgences sont fermées, il y a deux entrées donc il faut que je marche et là je pleure, je dis que je ne peux pas, je ne veux pas marcher. On finit par nous ouvrir, un vigile s'inquiète de me voir dans cet état mais ne dit pas grand chose, la sage femme arrive en même temps qu'une contraction, mon homme est toujours là pour m'aider. Puis il me laisse avec la sage femme pour aller garer la voiture. La sage femme me parle, on prend l’ascenseur, moi je la suis difficilement, je lui répond en grognant ...
 
Il est environ 21h50, on arrive dans la salle de naissance, quand je rentre je sens une douceur m'envahir, c'était très apaisant. Mais je suis épuisée et j'ai mal, la sage femme me demande si je veux qu'elle me remplisse la baignoire, comme je le souhaitais dans mon projet. Mais là, à ce moment, je ne sais plus ce que je veux, si je veux qu'on me soulage, mais je n'arrive pas à l'exprimer, il y a trop de mots alors je dis juste : "je ne saiiiiiiiiiiiiiiiis pas" en pleurnichant... Je suis debout, appuyée sur le lit avec mes deux mains, la sage femme s'active à côté de moi, je ne sais pas ce qu'elle trafique. Puis une nouvelle contraction, je n'en veux pas, mais cette fois je sens que ça pousse alors je m'affole et je dis "ça pousssssssssssssse !!". La sage femme s'affole aussi, elle m'enlève mon bas et regarde entre mes jambes (je suis toujours debout) et elle dit "ah ben oui, je vois la tête !" Hein ?? Quoi ?? Donc ça y est ? Je vais voir ma fille !!! Elle me dit de faire comme je le sens, de pousser quand je veux, de prendre la position que je veux. Moi je ne me sens pas de bouger et j'écoute à peine ce qu'elle me dit, je profite de ma minute de répit pour respirer et prendre quelques forces. Pendant ce temps ma sage femme s'affole sur son téléphone pour joindre mon homme, mais il ne répond pas !! Une autre contraction, ça pousse alors j'accompagne la poussée, aïe ça fait mal ! Ma sage femme lit dans mes pensées, elle dit "Oui ça fait mal c'est normal, c'est la tête qui passe, tu fais du très bon boulot, c'est super, continu comme ça". Je sens bien qu'elle s'affole un peu, elle essaie de mettre le moniteur pour écouter le coeur du bébé mais laisse vite tomber. Elle me propose de me mettre à quatre pattes sur le lit devant moi. Je ne sais pas comment je vais arriver à monter avec la tête de ma fille à moitié sortie mais bon, j'essaie et j'y arrive (avec quelques difficultés quand même). Là une autre contraction arrive, le papa n'est pas encore arrivé, ça pousse et j'accompagne la poussée, ça me fait tellement de bien, mais ça fait aussi mal... 
 
On tape à la porte, ma sage femme crie "OUI OUI, ENTRE, ENTRE !!". Le papa arrive en même temps qu'une contraction, il a le temps de jeter les affaires par terre et d'assister à l'expulsion de sa fille à 21h58, et oui en 8 minutes ;-)
 
A ce moment là moi je suis sonnée, je suis fatiguée et j'aimerai m'allonger mais j'ai ce cordon qui me gène et ma fille est toute gluante, j'ai peur de la faire tomber... Je fini quand même par la prendre contre moi, parce que j'ai l'impression que c'est ce qu'on attend de moi, mais moi j'ai surtout envie de m'allonger et qu'on me la mette sur moi. Mais je ne peux pas encore m'allonger, il faut que je reste assise pour que la sage femme change les serviettes, puis je peux enfin m'allonger avec ma fille, et là on apprend à se connaitre tous les 3. On attend que le cordon arrête de battre pour le couper, puis il a fallut que je pousse un peu pour aider le placenta à sortir. La sage femme a vérifié mes saignements puis a fait quelques examens à ma fille alors qu'elle était sur moi. Pas de point à faire, tout est nikel. J'avais de grosses contractions qui continuaient alors on m'a donné de l’ibuprofène pour la nuit. Le temps de tout vérifier et de remplir le dossier il était minuit, on ne peut pas quitter la maternité parce que le bureau des sorties est fermé, il faudra attendre demain matin. On passe une nuit agitée tous les trois et mademoiselle passe son temps à téter, le papa et moi on n'est pas super bien installé, la chambre est belle mais on a hâte de rentrer chez nous. Le lendemain la sage femme revient pour nous accompagner à la maison, elle m'aide avec un début d'allaitement difficile. Elle passera quasiment tous les jours à la maison pendant 15 jours ou prendra des nouvelles par téléphone, elle a été super et m'a sauvé mon allaitement !
 
Au final je suis très contente de mon accouchement si je devais changer quelque chose ce serait au profit d'un accouchement à la maison pour éviter le stress de la voiture, de se garer et de passer une mauvaise nuit, on est tellement mieux chez soi ! Ma fille est superbe, on cododote, je la porte en écharpe et elle a des couches lavables : on est très heureux au naturel (comme pour l'aîné).
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