Mon accouchement...celui que je ne voulais pas avoir!(long récit!)

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\ Accouchement du 16 juillet 2013
t Durée : 40 heures

Après avoir lu pendant des semaines vos récits pendant ma grossesse, ce n'est qu'un juste retour des choses que je le fasse aussi.

Tout commença le 13 juillet, cela fait plusieurs jours que j'ai des contractions non douloureuses mais très rapprochées (toutes les 3/5min) ce qui m'avait déjà conduit aux urgences pour contrôle : col légèrement modifié ouvert à un petit 1. Ce samedi 13 juillet, je me réveille d'une mauvaise nuit avec des douleurs au ventre et des soucis de transit. J'ai même des frissons et bien qu'il fasse presque 30 dehors je me mets au lit sous la couette.

Dans l'après-midi, je me décide à aller aux urgences pour contrôler car j'ai pris ma température et j'ai 37,9°. Arrivée là-bas, c'est calme, je suis prise en charge tout de suite et c'est parti pour 30min de monito avec mon mari pour compagnie. Il durera finalement 1h, et on constat toujours les contractions toutes les 5min mais elles son indolores. La sage-femme me dit qu'elle va revoir le médecin mais que je vais pouvoir rentrer chez moi (col tjs à 1). Ouf, on a du monde ce soir! 5 min plus tard, mauvaise nouvelle, on me garde finalement..je n'ai pas d'autres affaires que mon sac d'accouchement mais je m'en contenterait, après tout je ne suis qu'en observation pour la nuit. Je dis à mon mari de rentrer, car il ne se passera rien cette nuit je préfère qu'il se repose.

Dans ma chambre (qui sera la mienne pendant plus d'une semaine), on me remet le monito, j'ai l'impression que ça dure des heures et la position est inconfortable, j'entends des alarmes se mettre en route assez régulièrement. On vient me revoir, on me demande si j'ai déjà fait de l'hypertension pendant ma grossesse, non pas du tout. La fièvre est revenue. Je finis par comprendre toutes les constantes du monito, en gros je suis en tachycardie et bébé aussi du coup.

A 22h30, le médecin de garde passe me voir et m'annonce qu'on va me déclencher le lendemain matin par précaution, ils ont fait des examens de mon sang, j'ai une infection mais ils ne savent pas où (pas urinaire, pas de rhume, mal nul part...) et vu que je suis à 40 SA il n'y a pas de danger.

Je suis un peu sonnée quand même car j'ai toujours dit que mon plus grand regret serait d'être déclenchée et pire d'avoir une césarienne. J'appelle mon mari pour lui dire, et qu'il ne se presse pas demain matin car ça peut être long.

Je dors mal, j'ai toujours des contractions qui deviennent gênantes. A 6h on me déclenche avec un tampon de prostaglandine. A 16h, les contractions deviennent douloureuses mais gérables par contre, mon col ne bouge pas d'un poil, les TV deviennent extrêmement douloureux (col très postérieur). Je dis à mon mari de retourner à la maison, c'est pas pour tout de suite.

Dans la nuit du 14 au 15, j'ai une injection de morphine pour pouvoir dormir un peu. C'est magique, je dors 6h. Le matin, on m'enlève le tampon et on m'ausculte, pas de changement je désespère. On passe au gel. En 2h, les contractions s'intensifient, je pense que c'est bon signe mais la gynéco passe à 14h pour m'ausculter, les sage-femmes n'y arrivaient plus car trop douloureux et col trop loin. C'est certainement le moment le plus douloureux de tout mon accouchement, je HURLE de douleur et broie la main de mon mari au passage. Toute cette douleur pour rien, pas de changement.

Prochaine étape, soit ça se déclenche avant le lendemain matin, soit je descendrais en salle à 7h le matin pour pose de la péri et perf d'ocytocine. Le soir mon mari repart et garde bien son portable au cas où. Les contractions sont vraiment douloureuses mais je gère toujours, le fait d'avoir une heure fixe maxi de péri m'aide je pense. Je passe toute la nuit sur le ballon, aucune autre position n'est possible. Je me complais dans la douleur, je ne sais pas pourquoi, pourtant à chaque contraction je voudrais que ça s'arrête, je m'accroche au lavabo de la chambre tout en me balançant sur mon ballon.

Dans la nuit je fissure la poche des eaux, mais je ne veux pas qu'on m'ausculte, dans 2h au pire je suis en salle, je préfère attendre la péri. Finalement c'est bien à 7h que je passe en salle, on me pose la péri, j'ai peur mais ça va, j'ai juste une énorme décharge dans la jambe droite c'est impressionnant. Rapidement je n'ai plus mal et on m'ausculte. C'est déprimant je suis à un petit 2, ça fait 48h que le déclenchement a été fait.

Je peux un peu somnoler et je n'ai plus trop la notion du temps, je fais un malaise, chute de tension mais rien de bien grave on vient me mettre du sucre en perf car ajeun depuis 48h. On me perce la poche mais je ne dépasserais jamais le 2cm de dilatation...à 13h30, on décide de me passer en césarienne. C'est la plus grosse déception de ma vie. Je pleure, mon mari n'a pas le droit de venir avec moi. Dans la salle, ils me testent la sensibilité, mauvais point, sur 2/3cm de peau, je ne suis pas anésthésiée, pile à l'endroit où il faut ouvrir...impossible de relancer une rachi pour le bébé, il faut le sortir d'abord. Je panique car je ne comprends pas qu'on m'ouvre alors que je sens tout! Mais ça reste flou car j'aurais le droit à une autre injection de morphine...j'entends mon bébé pleurer mais on l'emmène pour voir s'il va bien, on me le ramènera 5min plus tard pour seulement 1 bisou.

Je ne sens plus quand on me recoud, on m'a ré-injecté de la rachi. Dans mon malheur, j'aurais eu la chance de ne pas passer en salle de réveil mais de retourner en salle d'accouchement avec le papa et mon bébé après 1h de néonat pour être sûr que tout allait bien.

Adam est né à 14h20 le 16 juillet, 3,850kg, 52cm!

Il y a tellement de choses que je regrette dans cet accouchement comme le fait qu'on ne m'est pas proposé de prendre mon fils dans les bras avant le lendemain! J'étais tellement shooté que je n'ai même pas demandé à l'avoir...ce n'est que le lendemain matin qu'une lumière s'est allumée dans ma tête. Un séjour affreux à la maternité, incapable de m'occuper de mon bébé comme il faut puisqu'on ne peut pas se lever tout de suite et qu'ensuite c'est compliqué. Un allaitement foiré après 24h car bébé ne prend pas et me crevasse direct, une maman au bout du rouleau et une sage-femme qui débarque avec un biberon...je cède.

 Ses premiers mois seront très compliqué je frôle la dépression post partum et je ne me suis toujours pas remise de mon "non-accouchement". Impossible de dire "j'ai accouché". Je souhaite être de nouveau enceinte un jour pour espérer vivre un véritable accouchement mais rien que d'imaginer revivre les 3 mois d'enfer que j'ai vécu ça n'est pas près d'arriver.

Ce ne sera pas véritablement le plus beau jour de ma vie, mais mon fils c'est l'amour de ma vie ;)

Coussin-bleu-barbapapa-30-cm
50 pts

Commentaires

  • furriss Bonjour! C'est une épreuve difficile une césarienne, il y a juste à lire les récits pour s'en rendre compte... J'ai aussi très mal vécu la mienne. Le lien avec le bébé était dur à tisser. J'espère que vous réussirez à surmonter ça. Après trois mois je commence enfin à avoir une relation agréable avec ma fille mais cette naissance laissera toujours une trace un peu douloureuse. Bon courage à vous et votre bébé.
    il y a presque 10 ans
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