Bonjour à toutes,
Après avoir lu tous vos récits d’accouchement pendant ma grossesse, voici le mien… Sachez tout d’abord, que grâce à vous, j’ai appréhendé mon accouchement de manière plus sereine et en me disant qu’on n’avait pas forcément l’accouchement auquel on rêvait et que celui-ci pouvait très bien se passer comme mal se passer… et ça, c’est important.
Donc, après un début de grossesse parfait, j’ai découvert que je faisais du diabète de grossesse… moi qui suis une grosse gourmande, j’avais un peu de mal, mais bon, ce régime sans sucre était pour la bonne cause hein ! Et puis, plus tard, j’ai dû être arrêté car bébé bas, et col raccourci… puis, j’ai commencé à faire une cholestase gravidique avec visite à la mater toutes les 48 heures pour prise de sang, contrôle (monito) et tout le tintouin… jusqu’au jour où l’on m’a annoncé que je restais à la mater… « Comment ça vous n’avez pas vos affaires ? Mais on ne vous a rien dit ??? » (bah non, on ne m’a rien dit !)... Bref, une semaine à l’hôpital… jusqu’au jour où l’on m’a dit que j’allais être déclenchée… parce que mon foie ne voulait vraiment rien entendre…
Le choc… j’espérais encore rentrer à la maison et attendre que cela se lance naturellement… mais soit, c’est comme ça, on fait avec, c’est rude à encaisser c’est pour le bien de bébé…
Mon mari, après les dernières annonces, commençait à stresser beaucoup et n’était pas serein du tout…
On a donc commencé le déclenchement avec le ballonnet, le premier soir et toute la nuit… mais il ne s’est rien passé (je n’ai quand même pas trop dormi)… puis le fameux tampon et là, horrible : des contractions toutes les deux minutes à peine, et ce quasiment tout de suite, qui chacune duraient 1 minute… des touchers vaginaux tellement douloureux que je hurlais… mon mari ne supportait pas de me voir souffrir autant… Bref j’ai vraiment eu mal toute la journée pour finalement supplier qu’on me l’enlève…
Mais même après l’avoir enlevé, les douleurs ont continué et à la fin, l’une des sages femmes a eu pitié et a bien voulu me faire une injection d’un dérivé de morphine pour que je dorme et reprenne des forces… et là, trop bien… l’impression d’être dans du coton… j’ai tellement bien dormi, que finalement, cela a été bénéfique parce que mon col s’est relâché et le lendemain, on a bien voulu me descendre en salle d’accouchement pour l’injection d’ocytocine et la mise en place de la péridurale…
L’installation de cette dernière s’est très bien passée… même pas mal et vachement plus pratique quand on n’a pas de contraction… du coup, à partir de ce moment là, je n’ai plus rien senti du tout… Et ça m’allait très bien !
On a donc attendu une douzaine d’heure que l’ouverture du col se fasse et que le bébé descende un peu. On m’a aussi percé la poche des eaux. Pendant ce temps, on a lu, discuté, fait des jeux… on avait tellement hâte qu’il arrive !!!… bien entendu, au moment où tout le monde s’est mis en place pour que je pousse, une autre maman m’a grillé la priorité et du coup, j’ai du encore attendre 2 heures… 2 heures de trop ???
Bref, le bébé étant en position postérieure et ayant de moins en moins de contractions, cela a pris beaucoup plus de temps que prévu… mais après 35 minutes de poussée (je pensais que je n’y arriverais pas : je poussais, encore et encore, et rien, elle ne descendait pas), mais j’ai enfin pu tenir ma fille dans mes bras… On m’a dit qu’elle est née les yeux ouverts et en tirant la langue (et avec deux tours de cordons autour du cou accessoirement)
Un petit morceau de 2.505kg et 50 cm né à 00h04… Elle avait le crâne bien déformé (elle est restée longtemps dans le col) mais tout s’est bien remis… on est resté en observation pendant 2h30 et on est remonté dans la chambre et c’est là que ça a dérapé…
Je ne me sentais pas en forme, au point de ne pas vouloir donner le biberon à ma fille… et puis j’ai fait de gros malaises, avec chutes de tension… jusqu’au moment où les sages femmes m’ont fait descendre en urgence au bloc : j’étais en train de faire une hémorragie… mon mari, qui dormait à ce moment là, n’a rien compris, on ne lui a rien dit, ce fut un très très gros choc pour lui… Moi je délirais dans mon lit en disant que je ne voulais pas mourir et qu’on m’enlève mon utérus !
Bref, on m’a appris, en salle de réveil que j’avais donc fait une très grosse hémorragie, que j’avais perdu 2 litres de sang et donc que j’avais été transfusée et qu’ils avaient eu du mal à me réveiller après l’anesthésie générale, au point de vouloir me faire un scanner du cerveau… mon mari a eu l’autorisation de descendre avec la petite dans l'après midi, pour que je puisse la voir et lui faire un bisou… Je suis restée la journée entière en salle de réveil et suis remontée en début de soirée. Là, j’ai pu retrouver mon mari, mon bébé et mes parents qui étaient descendus en catastrophe suite à la « mauvaise » nouvelle.
Bref, après ça, j’ai très bien récupéré… On m'a dit que mon hémorragie était peut être dû au fait que mon utérus était fatigué de toutes ces contractions...
J’ai eu, au début, un peu de mal à créer un lien avec ma fille, et à me sentir maman… je pense que cela m’a pris quelques semaines… mais je vous rassure, maintenant, c’est l’amour fou…
Suite à mon accouchement, j’ai pensé, un temps, voir un psychologue pour en parler, je ne l’ai pas fait, mais j’aurais dû, vu toutes les larmes versées… et encore maintenant, j’y pense très très souvent…
A l’heure actuelle, mon mari ne veut pas entendre parler d’un deuxième bébé, car il a eu trop peur pour moi : il a très mal vécu ces quelques heures et cet évènement a, je pense, totalement gommé la magie de cette naissance. En ce qui me concerne, par contre, je suis partante pour un deuxième !! et puis, je sais que je serai très très suivie durant ma grossesse, alors, je ne me fais pas trop de soucis…
Merci d’avoir pris le temps de me lire… et surtout ne prenez pas peur à la lecture de ce récit…
Bon courage à toutes
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