Naissance de notre petite chérie
19 juin 2012, je fais en secret un test de grossesse dans les WC du boulot, sans trop y croire. Après 9 tentatives d'insémination, nous en sommes à notre 2ème FIV, qui n'a donné qu'un seul embryon, notre petit warrior. Autant dire que c'est de plus en plus difficile d'y croire, j'ai arrêté la pilule le 4 avril 2009 et depuis, plus de 3 ans ont passé, on envisage d'entamer les démarches pour adopter.
Bref, ce jour-là et pour la toute première fois, ce fameux test me dit que je suis enceinte...la 2ème FIV a fonctionné, notre petit warrior s'est accroché!
Cette grossesse ne fut pas un long fleuve tranquille... Après les angoisses du 1er trimestre, quelques semaines de répit, mais très vite de vilaines contractions arrivent. J'en suis à 24 SA et j'ai peur, on m'hospitalise... Allitement forcé, 3 hospitalisations dont la plus longue de 32SA à 35SA. Je passe le dernier trimestre de ma grossesse allongée. Le 21 janvier on me laisse enfin rentrer chez moi, en me disant que la prochaine fois que je reviens c'est pour accoucher.
A ma sortie de l'hôpital les contractions reviennent petit à petit, je sens que mon corps travaille, mais il est trop tôt, 35 SA... J'espère de toutes mes forces arriver jusqu'à 37 SA pour que ma fille ne soit plus considérée comme prématurée.
Lundi 4 février 2013, 37 SA tout rond. Depuis le dimanche soir je ressens de plus en plus de contractions, mais elles sont toujours non douloureuses et irrégulières. J'ai peur de ne pas reconnaître le bon moment pour partir à la maternité et d'accoucher dans mon salon.
21h30, avec mon chéri on regarde Top Chef tranquillement, quand tout à coup je ressens comme un ballon de baudruche qui éclate dans mon ventre, et tout de suite le canapé est inondé. Je crie que je perds les eaux, on est tous les deux un peu hystériques, les valises ne sont pas tout à fait prêtes... Je fais mon possible pour rassembler nos dernières affaires et les jette en vrac dans la valise, tout en continuant à inonder le plancher de la maison! Pendant ce temps les contractions augmentent en intensité et commencent à me faire mal, surtout dans le bas du dos.
22h15 : on arrive à la maternité, j'explique que je viens de perdre les eaux. La sage-femme nous installe dans une salle d'accouchement. J'enfile la blouse d'hôpital, on me met sous monito, perfusion. J'ai hate de savoir si le travail a déjà bien commencé. Les contractions sont toujours là mais la douleur est largement gérable. Elles me font surtout mal au dos.
23h :La sage-femme m'examine, et me dit que mon col est complètement effacé et dilaté à 3 cm...donc le travail est bel et bien entamé. Elle me demande si je souhaite une péridurale, je dis oui et elle appelle l'anesthésiste qui arrive vers 23h30. J'appréhendais un peu la fameuse piqure dans le dos, mais en 5 minutes c'est terminé et je n'ai pratiquement pas eu mal. A partir de là je ne sens plus rien et le travail continue à avancer plutôt rapidement, surtout pour un 1er accouchement me dit la sage femme. Je me sens sereine, on essaye de se reposer avant le grand chambardement! Je tremble et je grelotte, on me dit que c'est normal, on m'apporte une couverture et je me sens mieux.
3h30 : mon col est complètement dilaté. On m'explique que maintenant il faut attendre que ma fille descende dans mon bassin... La sage femme a du mal à savoir dans quelle position se trouve sa tête. A la dernière échographie elle était en position postérieure, c'est-à-dire qu'elle a "le nez dans les étoiles", ce qui peut rendre sa sortie difficile et qui explique les contractions dans les reins. A ce moment-là elle n'arrive pas à savoir si elle est toujours dans cette position ou bien si elle a pu faire sa rotation durant le travail. Elle fait venir sa collègue, qui dit qu'elle est toujours en position postérieure, ce qui sera confirmé par l'interne gynéco.
C'est donc à partir de ce moment là que les choses se sont un peu compliquées...Vers 4h30 on m'explique que pour aider mon bébé à descendre et se mettre en position pour la sortie, je peux me mettre à 4 pattes en m'appuyant sur un ballon. Mais malgré la péridurale je sens que la douleur revient, j'ai l'impression que les os de mon bassin sont en train d'être broyés du côté gauche, côté où se trouve la tête de ma fille. La position 4 pattes n'aide pas vraiment on me fait mettre sur le côté avec une jambe surélevée. A chaque contraction la douleur à gauche est de plus en plus forte, c'est insoutenable. On me demande de pousser à chaque contraction pour aider mon bébé à descendre. Le coeur de ma fille commence à ralentir un peu durant les contractions, mais ce n'est pas encore inquiétant.
5h : la sage femme appelle mon gynéco qui demande qu'on le rappelle lorsque le bébé sera bien descendu. Je n'en peux plus, la douleur est insupportable et je commence à perdre pied, en disant que je n'y arriverai jamais. Mon chéri a vraiment du mal à me voir souffrir comme ça.
6h : mon gynéco arrive enfin. Ma fille n'est toujours pas descendue mais on ne peut plus attendre. Mon bébé commence à se fatiguer. Tout le monde s'installe, on me met en position gynécologique. A la prochaine contraction je dois pousser de toutres mes forces... Je ne sens pas bien les contractions à cause de la péridurale. Je pousse mais cela ne suffit pas à faire descendre ma fille qui n'a toujours pas effectué la rotation de la tête. Mon gynéco tente de lui faire faire cette rotation à la main, c'est impressionnant mais il n'y parvient pas. Il demande à la sage femme de lui apporter un instrument, à ce moment là je ne sais pas encore qu'il s'agit des forceps, mais j'entends le bruit métalique et je comprends vite qu'il va falloir aider ma fille à sortir.
Le gynéco me dit alors qu'il va falloir que je donne tout ce que j'ai parce que mon bébé commence vraiment à fatiguer. Il pratique l'incision pour l'épisiotomie. Je pousse comme si ma vie en dépendait, et c'est alors que je sens qu'on tire sa tête hors de moi, c'est incroyable comme sensation, je n'ai pas mal. Mon chéri me dit qu'elle arrive, qu'on la voit, qu'elle a des cheveux.
Il est 6h37 et tu es née. Je te vois arriver vers moi ma fille,ma toute petite, tu es encore blanche de liquide et tu cries. On te pose sur moi et c'est fou comme tu es belle, toute gluante et chaude de vie. Nous n'en croyons pas nos yeux. Tu es parfaite et en pleine santé. Après ces années d'attente et cette grossesse difficile, notre parcours du combattant prend fin et c'est la vie à 3 qui commence.


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