Comment j'ai rencontré mon fils !

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\ Accouchement du 10 novembre 2014
t Durée : 23 heures et 15 minutes

Tout d'abord je voulais vous remercier pour vos récits, je pense les avoir presque tous lus lors de mon dernier mois de grossesse. 

Mon bébé est un beau petit garçon né six jours avant le terme.  Voilà comment je l'ai rencontré.

Tout a commencé dans la nuit du dimanche neuf novembre, aux alentours de deux heures. Je m'étais couchée peu de temps avant, quand d'un coup, j'ai eu une étrange sensation. Au début j'ai pensé à une petite fuite urinaire, ou au mieux à la perte du bouchon muqueux. Je me suis levée et vu le peu de liquide j'ai juste mis une serviette avant de me recoucher. Pendant ce temps je sentais mon petit bébé remuer dans tous les sens. Il a toujours été remuant, surtout la nuit. Mais j'avais une drôle d'intuition en me recouchant. Il venait, je le sentais. Mais devant mon scepticisme habituel, j'ai mis en doute cette intuition. Et puis je les ai senties, mes premières contractions. Elles étaient très faibles, plutôt régulières, à peine douloureuses. Elles me berçaient. Je savais que j'avais le temps, le col ne se dilate pas d'un seul coup. C'est long. Alors, comme j'aime pas les hôpitaux, je n'avais vraiment pas envie d'y aller maintenant. Alors de deux heures du matin à huit heures je suis restée dans le lit, à côté de mon homme, qui lui ne se doutait de rien du tout. J'étais là tranquillement dans mon lit, je sentais les contractions, toujours non douloureuses, et le refrain de sia en tête (allez savoir pourquoi je n'avais jamais entendu ce morceau en entier, tout juste aperçu dans une pub à la télé, mais ce refrain m'est resté en tête jusqu'à la naissance de mon bébé). 

À huit heures je me lève, mon homme étonné me demande pourquoi ( je suis une lève tard) alors je lui réponds simplement que je suis trempée et que je vais prendre une douche. Ça lui a pris une minute avant qu'il ne me demande "mais t'es trempée d'où?" On en a bien ri après. Vers neuf heures je décide quand même d'appeler l'hôpital. Sallanches à beau être de l'autre côté de la montagne il nous faut quand même une quarantaine de minutes pour y aller. Au téléphone, ils me font peur, il faut que j'aille vite à l'hopital parce qu'à tous les coups la poche des eaux est fissurée, mon bébé risque une infection. C'est donc pleine de remords que je monte en voiture et me dirige vers l'hôpital. 

Arrivée à l'hôpital une sage femme, fort gentille , m'examine. Dans ma tête je me disais que vu les contractions et la nuit que j'ai passé je devais être bien dilaté. Qu'elle ne fut pas ma déception lorsqu'elle m'annonça que je n'étais dilaté que d'un tout petit doigt. Grrrr. Je lui annonce alors, que je souhaite accoucher sans péridurale. Elle me pose quand même un cathéter, car la poche des eaux étant fissurée il me faudra quand même des antibiotiques si je n'accouche pas dans la matinée. Elle me propose un ballon et me voilà le ventre rond et mon ballon de retour dans ma chambre. J'y reste toute la matinée, jusqu'à mon deuxième rendez vous monitoring vers treize heures. J'y retourne, satisfaite de mes exercices, et avec mon amoureux nous prions pour que cette fois le travail ait bien avancé. Mais non. Rien du tout.  À peine deux doigts et des contractions certes présentes mais peu fortes. Regrrrrrrrr. Je retourne alors dans la chambre. Puis pensant à mon gros toutou, qui depuis ce matin est seul à la maison, j'envoie le futur papa le sortir. Il part alors, et je me retrouve seule dans ma grande chambre. J'en profite pour me rappeler de tous les exercices de yoga, appris lors des cours de préparation. En fin d'après midi les contractions se font plus fortes. Mais je résiste. Malgré tout elles s'amplifient, la douleur s'intensifie, (je la reconnais cette douleur, je l'ai ressenti lors d´un précédent avortement, je la redoute alors). En fin d'après midi je retourne pour une séance de monitoring, mon compagnon n'étant toujours pas rentré je me retrouve seule à affronter les contractions, immobile sur le lit elles deviennent peu supportables. Mais je résiste encore. Je suis enfin dilaté, complétement à deux doigts. Oui ça n'avance pas des masses. Lorsque je retourne dans ma chambre j'y retrouve mon homme et mon ballon sur lequel épuisée je m'assoie. Je sens que ce que je redoute arrive, je me sens mal, les contractions sont fortes et je résiste moins: je veux vomir. Et oui la douleur me fait vomir. J'ai de grosse nausés et malgré la douche chaude je supporte de moins en moins bien la douleur. A chaque contraction, au moment même où je dois respirer j'ai un haut le cœur et manque de vomir dans un haricot. Pourtant je n'ai rien à vomir. C'est très désagréable. Avec mon compagnon nous retournons voir la sage femme. Mon col est dilaté à trois doigts, mais je songe à la péridurale. Je vomis pendant le monitoring et la sage femme voit bien que je suis désespérée. Elle me conseille de marcher un peu. Je marche, je me cramponne à mon homme à chaque contraction. J'essaye le ballon, je m'assoie, je me relève, je tourne en rond et je vomis. 

J'ai vraiment cru que ce serait interminable. Mais toi, mon bébé, tu te faisais désirer. Vers 21 heures, je retourne voir la sage femme, on recommence monitoring, vomi examen, etc. Et là je lui dis que je n'en peux plus, je suis fatiguée, je veux la péridurale. Quelle douce sensation de se dire qu'on n'aura plus mal. Examen fait la sage femme me dit que je suis à quatre doigt. Enfin les portes de la salle de naissance s'ouvrent. Mais l'anesthésiste se fait attendre. Après un énième vomi il arrive, me dit de ne pas bouger, alors qu'il me prépare je sens qu'une contraction arrive, je lui demande d'attendre, mais bon il n'a pas que ça à faire, et me dispute lorsque j'ai remué au moment du pic de la contraction et de la piqure. Mais la gentille sage femme est là. Elle remplace mon homme et tête contre tête elle me chuchote des mots réconfortants. Je me sens mieux, anesthésie? Contact humain?  

Enfin, la péridurale est posée. Je peux me reposer. Vers minuit, je suis totalement dilatée, mais bien que fissurée la poche des eaux n'a pas rompu. La sage femme me propose alors de la rompre pour accélérer le travail. C'est lorsqu'elle l'a rompue que j'ai compris ce que perdre les eaux signifiait. Apaisée par l'anesthésie mon homme et moi papotons, nous plaisantons. Et puis je sens que ça pousse, en fait la sensation est exactement la même que pour aller aux toilettes. Je demande à mon homme d'aller chercher la sage femme, parce que je "veux faire caca "!! Elle arrive et m'examine, "bon on va pouvoir s'installer !" Là j'étais heureuse. Elle me demande d'essayer de pousser pour voir comment je poussais. Je pousse. Vous poussez super bien ! Cool ai-je pensé, en plus ça fait encore moins mal quand on pousse. Ça soulage ! Alors pendant qu'elles se préparent (la sage femme et l'auxiliaire de puériculture) je poussote à chaque contraction. Mais arrête il va tomber dans le vide, me dit mon amoureux! Mais ça fait moins mal ! (Oui parce que l'anesthésie était très faiblement dosée et je ressentais tout y compris la douleur du côté droit). Enfin arrive le moment. Je vais rencontrer mon bébé, je suis plus qu'enthousiaste ! L'auxiliaire de puériculture prépare tout rapidement (vu comment vous poussez il ne faut pas que je lambine). Je pousse comme une folle, je suis nue devant des personnes que je ne connais pas mais je m'en fiche. J'ai tout senti, j'ai su que ta tête sortait, je l'ai même touchée  timidement, et enfin une dernière poussée et mon bébé tu es sorti comme un boulet de canon, toute l'eau qui était restée prise au piège s'est déversée d'un coup, inondant tout. Un grand splash. Mais je m'en fichais parce que je te tenais dans mes bras, mon tout petit. J'étais très étonné (mais il est solide ai-je pensé, il est dur, il a des os.). C'est étrange comment tout ce temps tu flottais dans mon esprit comme si toi même tu n'étais qu'un esprit et d'un coup je te tiens dans mes bras petite pensée qui n'en est plus une, qui est solide, concrète. 

Il est 1h16.

Mon bébé, mon fils, est né. 

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50 pts

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