Ma fille, mon miracle, ma victoire, notre fierté

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\ Accouchement du 25 janvier 2013
t Durée : 9 heures et 45 minutes

A mon tour de partager avec vous le (long) récit de la naissance de ma fille. J'avais 26 ans, c'était notre premier bébé. J'ai eu une grossesse assez angoissante. Avant de savoir que j'étais enceinte, j'ai découvert que je souffrais d'endométriose, une saleté de maladie qui peut donner des règles ultra-douloureuses, comme dans mon cas, et bien souvent malheureusement des difficultés pour tomber enceinte. L'annonce de cette maladie c'était le 30 avril 2012. J'avais le moral au plus bas. J'attendais mes règles aux alentours du 10 mai. Le 10, rien. Le 11, rien. Le 15, toujours rien. Je fais une prise de sang la boule au ventre. Le taux d'hormone de grossesse est énorme. Je suis enceinte ! J'ai pleuré comme une madeleine. J'ai vraiment eu de la chance. Les deux gynécologues que j'ai vu durant ma grossesse m'ont tous les deux dit la même chose. Ils ne comprenaient pas trop comment j'avais réussi à être enceinte avec cette endométriose. Je m'en rends bien compte, c'était un miracle, MON MIRACLE.


Les trois premiers mois ont été catastrophiques. Je n'ai fait que vomir, tous les jours, plusieurs fois par jour, durant des semaines et des semaines, sans répit. N'étant pas très épaisse de corpulence en temps normal, là je faisais peur à voir. Puis, l'angoisse se prolonge, vers 3 mois de grossesse je remarque des pertes liquides comme de l'eau, inodores, incolores. J'ai tellement peur. Finalement, ce n'est pas du liquide amniotique. Mais encore aujourd'hui, je ne sais toujours pas ce que c'était. Ensuite, des contractions ont fait leur apparition. Pas douloureuses, mais très nombreuses, quasiment tous les jours. Heureusement, ce n'était que des contractions d'entrainement. Puis, vers 6-7 mois de grossesse, mon anémie s'aggrave. On a peur pour la santé du bébé, on m'explique qu'une forte anémie chez la maman peut entraîner une souffrance du bébé, un retard de développement, un bébé de petit poids à la naissance, voire même un bébé prématuré. Je change mon alimentation pour manger des aliments riches en fer, je prends du fer, de l'acide folique, je bois du jus de betterave (beurk), je prends de l'homéopathie, je me repose et tout doucement mon anémie s'améliore. Et surtout, bébé n'en a jamais souffert bien heureusement. J'ai malgré tout une petite tension, des vertiges. Je ne conduis plus. Je prends ma douche avec la porte ouverte pour que chéri m'entende au cas où j'aurais un souci, ... Bref, je fais très attention. Mais ma plus grande angoisse est de faire une hémorragie de la délivrance au moment de l'accouchement. Je sais que ce genre d'hémorragie peut être catastrophique pour une femme en bonne santé. Mais dans mon cas, moi qui suis déjà anémique, cela peut être fatal. Je n'ai absolument pas peur de la douleur des contractions mais l'hémorragie, ça, ça m'enlève le sommeil.


Finalement, me voilà à terme, fatiguée comme toute femme enceinte, bébé en super forme, qui bouge bien, qui ne cesse de changer de position dans mon ventre chaque semaine jusqu'à la fin, tête en haut, tête en bas, de nouveau en haut ... Césarienne ? Pas césarienne ? Césarienne ? Et bien non pas de césarienne OUF ! Je dépasse le terme, bébé n'est toujours pas décidée à venir. Je serais donc déclenchée. J'entre le jeudi 24 janvier 2013 à 18h00. Monito. J'ai des contractions, mais pas douloureuses, on attend pour voir si le travail se déclenche tout seul. Finalement à minuit, on se décide à me mettre un comprimé dans le vagin pour agir sur le col. On me réexaminera vers 6h00 du matin. Mon mari passera la nuit avec moi à l'hôpital.

 

Vendredi 25 janvier, 6h00. Les contractions deviennent douloureuses mais franchement super gérables. Je suis à 2 cm. On attend de voir comment ça évolue. A 10h00, je suis à 3 cm. Les douleurs s'intensifient. Je ne veux pas de péridurale. Je ferai tout pour l'éviter. Je connais la douleur pour avoir eu des règles vraiment très douloureuses. Je me sens forte mentalement. A midi, on me propose la baignoire. La sage-femme me dit que ça aide à se détendre, à calmer les douleurs et cela peut aider le col à s'ouvrir. Je prends ! Dès que j'entre dans la baignoire, l'eau chaude me fait vraiment du bien, je me sens réconfortée. Par contre, la première contraction dans l'eau a été beaucoup plus intense qu'en-dehors. Mais je continue de rester forte mentalement. Tout cela agit sur mon col, c'est ce que je me dis. La position qui me faisait le mieux supporter les contractions était celle de me mettre à genoux en appuyant les bras sur le bord de la baignoire. J'avais tellement mal que durant la douleur, je tapais très vite la main sur le bord, comme quand on est nerveux et qu'on fait aller la jambe très vite. Mon mari avait du mal à me voir comme ça le pauvre. J'avais des contractions toutes les 2-3 minutes. Avant de sortir de la baignoire, je dis à mon chéri que si mon col s'ouvre bien, je continue comme ça, sans péridurale, je me sens encore capable de gérer.

 

Vers 13h30, on m'examine à nouveau. Je suis à 3,5 cm. QUOI ??? Comment c'est possible ?? Pourquoi ça s'ouvre pas ?? Mon mari me dit de prendre la péri, il n'en peut plus de me voir souffrir comme ça. Moi je ne comprends pas, je suis fatiguée. Ca fait 8 heures que je souffre et j'ai gagné même pas 2 cm. Cette nouvelle me déstabilise. La douleur m'envahit. Je ne gère plus du tout. La douleur a eu raison de moi. Finalement, j'accepte la péri à contre-coeur. Avant de faire la péridurale, la sage-femme vient me percer la poche des eaux et me mettre la perfusion pour accélérer les contractions. Je suppose qu'elle se dit que vu que je vais avoir la péri, on peut y aller franchement. J'ai tellement peur de la faire cette péridurale, après tout ce que j'ai entendu quand j'étais enceinte. Je prie pour que tout se passe bien, les larmes aux yeux. Voilà, la péri est posée vers 14h30. Tout s'est bien passé. Je sens que ça se calme tout doucement. On m'allonge. Et en même pas 5 minutes, je ressens à nouveau toutes les contractions du côté gauche alors que ma jambe droite est endormie. A partir de ce moment, j'ai des contractions dans le dos. Je regrette déjà cette péridurale. Mon gynéco vient me faire un coucou et pour me dire que la péri c'est magique. Ouais c'est ça, j'ai maaaal !! Il appelle une sage-femme, qui appelle l'anesthésiste par téléphone, qui dit de me mettre sur le côté gauche pour faire aller le produit à gauche. C'est ce qu'on fait. Et voilà qu'en plus je ressens des contractions dans les cuisses, enfin ma cuisse gauche. Quelle douleur ! J'ai l'impression qu'on est en train de faire du haché avec ma cuisse. C'est horrible ce que je ressens. Je suis agrippée au coussin par la douleur. Le gynéco m'avait dit que si je sentais l'envie d'aller aux toilettes, c'était normal. C'est à cause du bébé qui descend mais je ne dois pas pousser si je ne suis pas encore dilatée. 15h00, je suis à 5 cm d'ouverture. La sage-femme repart, ne pouvant rien faire d'autre pour me soulager, à part mettre un peu plus de produit.

 

15h05. Je sens que ça pousse. Je le signale à mon mari qui me dit de ne pas pousser, c'est normal, que je ne suis dilatée qu'à 5. Je lui signale un peu désespérée que ça pousse tout seul et qu'il doit appeler la sage-femme. Il me dit non et que je dois me retenir, la sage-femme vient à peine de partir. Je commence à m'énerver et lui ordonne d'appeler la sage-femme, ce qu'il fait. 15h15, la sage-femme arrive, voit ma tête et dit à mon mari qu'à voir ma tête, il se pourrait bien que ce soit le moment de pousser. Effectivement, elle m'examine et me dit que je peux pousser, ça va me soulager. On s'installe. Mon gynéco arrive et je n'entends que sa voix. Apparemment, mon mari m'encourageait mais je ne l'ai jamais entendu. J'étais concentrée sur ce que me disait le gynéco. Je pousse, je pousse, j'en peux plus, je suis fatiguée. On m'encourage en me disant que je pousse bien et que ça avance millimètre par millimètre. On me propose de toucher ses cheveux. Je refuse, ça m'impressionne. Puis la tête commence à sortir, je sens que ça me brûle, c'est terrible. La tête est à moitié sortie mais je n'ai plus de contraction, faut attendre la suivante. Ca y est, gros soulagement, la tête est sortie ! On me propose de sortir moi-même ma fille, j'aurais tellement aimé le faire mais je n'avais plus de force, je ne sentaisplus mes bras. 15h45, on me la pose sur le ventre et là, c'est indescriptible ce que je ressens. Je suis tellement heureuse, c'est fini, elle est là, toute belle, toute propre, bien rose, en bonne santé. Le placenta sort rapidement. Tout va bien. Pas d'hémorragie, c'est parfait ! Je pleure mais je n'ai pas de larme, trop fatiguée. Quel bonheur ! Quel bien-être ! Je regarde mon mari qui pleure. Il restera muet pendant 3/4 d'heure. Enormément d'émotion pour lui aussi, il ne faut pas oublier qu'il a angoissé autant que moi pour cette grossesse. Mon petit coeur pèse 3,150 kg pour 49,5 cm. Nous restons un long moment en peau à peau. Puis j'apprends que j'ai été déchirée. 6 points à l'extérieur, plusieurs petits points à l'intérieur. Mais je m'en fiche. Tout va bien c'est le principal. Voilà, j'y suis arrivée, je l'ai fait, c'est MA VICTOIRE.

 

Quand on me disait qu'on oubliait tout une fois que bébé était là, je n'y croyais pas. Impossible d'oublier tout ce que j'ai vécu. Et pourtant, je confirme : on oublie tout ! On déborde d'amour pour ce petit être qu'on a porté, nourri, protégé. Le reste n'a plus d'importance. Aujourd'hui, elle a 9 mois et demi et va super bien. C'est un amour, un bébé super facile, qui a très vite fait ses nuits, qui mange bien, qui grandit bien, ... Bref, elle nous comble de bonheur chaque jour. C'est NOTRE FIERTÉ.

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