Naissance de notre éclat du soleil

Lana était prévue pour le 15 Novembre 2011…
Le 07 Novembre 2011
J'’ai rendez-vous avec une sage femme à la maternité pour faire une séance de monitoring et prévoir une date de déclenchement si Lana n’a toujours pas pointé le bout de son nez avant le terme de ma grossesse.
La veille, j’avais cru perdre un peu de liquide amniotique mais je n’étais pas sûre car c'était vraiment très peu et puis plusieurs fois j’ai cru que c’était le moment.
Bref, je me suis dis que je verrai le lendemain.
09h00
Gros petit déjeuner avec Laura (marraine de Lana), nous allons à la boulangerie chercher des chocolatines, des croissants… et faisons des courses pour une soirée fondue le soir à la maison avec mon frère et sa copine.
12h00
Ma mère et Francis nous invitent à manger Laura et moi, mais à table je n’ai pas beaucoup d’appétit, je mange quelques pâtes seulement, sûrement dû au gros petit déjeuner qu’on avait avalé… ou autre chose…
Je sais que ma mère pense que c’est le jour J.
J’ai quelques douleurs par ci, par là, au ventre, mais rien d’alarmant, j’avais déjà eu plus mal que ça et ce n’était pas un début de travail.
13h00
Nous voilà parties, direction la maternité pour aller à mon rendez-vous.
Dans la voiture je dis à Laura que c'est bizarre car j'ai mal et les douleurs, bien que supportables, sont de plus en plus régulières…
Elle chronomètre les douleurs en disant :
« Oh lala !!! C'est toutes les 7 minutes »
On rigole car on se dit que ça serait vraiment génial que ça soit le moment et que la sage femme me garde.
Mais moi je n'y crois vraiment pas car comme je l’ai déjà dit, j’ai déjà eu beaucoup de douleurs similaires à celles là mais… c’est vrai que dans ma tête je me dis qu’elles sont différentes ces douleurs…
13h30
Arrivées dans le bureau pour la consultation, Laura s’assoie devant le bureau de la sage femme séparé par un paravent de l’espace consultation.
La sage femme me pose le monitoring, on entend son petit cœur qui bat.
Pour Laura, c’est la première fois qu’elle l’entend, mais je ne peux pas voir son visage… dommage.
La sage femme tâte mon ventre et je lui dis qu’à ce moment là, j'ai mal, elle me dit que c'est normal, qu’il y a une légère contraction.
Je me dis alors que depuis 12h00 ce sont des contractions que j’ai…
Je sais enfin ce qu’est une contraction !
Fin du monitoring, la sage femme me donne un rendez-vous pour le 15 Novembre si Lana ne s'est toujours pas décidée.
Elle fini par m’examiner le col. J’ai quand même encore mal...
Elle fini et me dit :
« Mademoiselle, vous allez rester avec nous, la première membrane de la poche des eaux est fissurée »...
Je dis rien, je me rhabille, rejoins Laura, je la regarde, sous le choc…
Je tremble, j'ai peur, je me demande comment elle va rentrer.
Je suis la sage femme qui m'amène à l'accueil pour enregistrer mon entrée.
Elle me monte en salle d’observation.
Je connais cet endroit, je l’ai déjà vu pendant les cours de préparation à l’accouchement et lors de nos visites avec Jonathan quand on croyait aux fausses alertes.
Mais ce jour là je ne le vois pas de la même manière, cette fois ce n’est pas une visite, ce n’est pas pour rigoler, cette fois, je vais y faire naître mon petit cœur.
Je prends mon téléphone pour appeler Jonathan, je vois que je tremble des mains, des jambes, et là… plus de batterie !!!
Je tremble encore plus, j'ai peur.
Heureusement le matin j'avais pris mon chargeur de téléphone en rigolant avec Laura et en disant :
« Au cas où... »
Comme quoi, nous avons un sixième sens…
On me pose encore un monitoring et on attend.
J'ai des contractions, mais bon, pas plus mal que d'habitude, juste qu'elles sont assez régulières.
Je charge mon téléphone, j’appelle Jonathan. Il me dit qu’il passe à la maison se doucher car il travaille et arrive. La sage femme m’avait prévenue qu’il avait le temps, que ce serait pour le soir ou dans la nuit.
J’appelle ma mère qui ne me croit pas… hihi…
J’appelle tout le monde, j’envoie des messages.
Les douleurs deviennent un peu plus fortes mais largement supportables, je me dis que si c’est ça des contractions je vais gérer et ne pas avoir mal…
Jonathan me rejoint vers 18h. Laura réussit à se faire ramener chez elle.
Jonathan est là, je suis rassurée, je me sens bien, on rigole, on est excités.
Une sage femme vient m’examiner et me dit que je ne suis dilatée qu'à 2 donc qu’on va me descendre en chambre et que je remonterai au moment de poser la péridurale (car dès le début je leur avais dit que je la voulais).
19h30
On est dans une grande chambre pour deux mais il n’y a qu’un lit, donc il y a beaucoup de place.
On range les affaires, on regarde la télé.
La mère à Jonathan et sa sœur passent.
Ma mère et Francis passent.
Maintenant, je commence à vraiment avoir mal. Les contractions sont régulières, je les sens arriver et je ne peux même plus parler ni respirer quand elles sont là.
Je ne sais pas dans quelle position me mettre, je les essaye un peu toutes.
Ma mère et Francis s’en vont.
On part marcher dehors, mais pas longtemps car j'ai trop mal, on fait trois, quatre pas et hop une contraction revient et je suis obligée de m’asseoir.
On revient dans la chambre.
22h00
Une autre sage femme vient m'examiner et me dit que je suis dilatée à 3 et qu'on va pouvoir monter en salle d'accouchement pour la péridurale (merci mon Dieu, j'en pleurais d'avoir mal).
Je suis soulagée, j’ai hâte qu’elle me pose la péridurale et ne plus souffrir.
Je me démaquille, me change, passe au toilettes (pipi et caca… ouf, ça m'a rassurée comme ça je ne me ferai pas dessus pendant l’accouchement.. hihi)
On attend qu'elle vienne nous chercher.
22h30
Arrivée en salle d'accouchement, je suis dilatée à 4, la sage femme et l’aide soignante m’installent, difficilement, car je n’arrête pas de trembler, j’ai froid, j’ai peur, je ne sais pas accoucher.
Elles s’en vont et me disent que l’anesthésiste va passer.
Nous sommes tous les deux avec Jonathan.
Lui, il rigole, moi je n’arrête pas de l’engueuler, j’ai mal.
Il m’asperge d’eau en bombe de temps en temps dans la bouche car j’ai soif (je n’ai pas mangé ni bu depuis le midi).
PLAF !!!!
La poche des eaux éclate, ça coule, ça coule, ça ne s’arrête pas.
Je vois dans les yeux de Jonathan que là, il panique.
Il sort, va chercher la sage femme.
J’attends et j’ai peur parce que j’ai entendu dire que quand la poche des eaux éclate les contractions sont encore plus douloureuses. J’attends la contraction…
Oui, effectivement ça fait très mal… encore plus.
Jonathan arrive, suivi de la sage femme et de l’aide soignante, elles rigolent parce-que je leur dit que c’est bien que la poche des eaux se soit éclatée car ça me réchauffe les fesses.
J’ai un peu froid.
L’anesthésiste arrive. Alléluia !!!!
Je m’assoie, elle me dit de ne pas bouger, c’est dur car la contraction arrive, mais l’aide soignante me prend les mains et me rassure, elle m’aide à souffler et accompagner la contraction pour ne pas bouger.
Du coup, la pose de la péridurale se passe très vite, et contrairement à ce qu’il se dit, ça ne fait pas mal…
En même temps vu la douleur de la contraction, on ne sent rien d’autre à part ça.
La péridurale est posée.
La sage femme regarde mon col, je suis dilatée à 6.
Elle me dit que ça va trop vite, que la péridurale n'aura pas le temps d'agir à 100%...
J'ai peur... je tremble de partout mes jambes n’arrêtent pas de bouger dans tous les sens tellement je tremble. L’aide soignante me demande si j’ai froid, mais je ne sais pas… j’ai mal…
Heureusement que je suis entourée de deux femmes géniales et de mon Bibi.
Ils me rassurent, me dorlotent, c'est Jonathan qui appuie toutes les 10-15 minutes sur les doses de péridurale.
J'avais décidé d'accoucher couchée quand on me l'avait demandé à la consultation de 13h30.
Je sens bien les contractions maintenant, et je me dis que je pensais que la péridurale anesthésiait tout de suite (faux… je le saurai...).
J'ai mal mais que d'un côté. C'est atroce. C’est pire je crois.
00h30
Dilatation complète, je leur dit que ça pousse sur mes fesses et que je sens que si je pousse j’aurai moins mal.
Elles me disent que c’est le moment, qu’à la prochaine contraction que je sens arriver, je pousse pour aider mon petit cœur à sortir.
J’ai peur de ne pas savoir faire, j’oublie tout ce qu’on m’a dit pendant les cours de préparation.
Je ne sais plus quand expirer, bloquer, gonfler le ventre, tout se mélange.
Je ne vais pas y arriver.
De 00h30 à 00h51
Je pousse 3 fois sur chaque contraction que je ressens, je leur dit quand je veux pousser et elles me laissent faire, elles m'encouragent quand je pousse et me disent que je fais du bon travail.
Ca me motive, car entre chaque poussée je me dis que c'est la dernière, que je n’en peux vraiment plus, que c’est trop dur, que c’est impossible… mais forcément, je continue.
Je sens sa tête !!!
Je leur dit. Elles me disent que oui, effectivement elle est là, et je pousse encore plus fort.
Jonathan, qui ne sait plus quoi faire me voyant souffrir pendant les poussées me dit :
« Voilà, c'est bon maintenant, arrête »
Mais la sage femme enchérit :
« Non, continuez, c’est bien »...
Dans ma tête, je me dis qu’il me fait trop rire.
Elle est quasiment sortie, l’aide soignante me demande si je veux l'attraper, mais je refuse.
Je n’ose pas, peur de la voir, de la faire glisser, je n’en sais trop rien mais je n’ai pas envie.
00h51
L’aide soignante me pose mon bébé sur moi…
Lana…
Elle me regarde avec ses grands yeux ouverts et ne pleure pas.
Je demande pourquoi, inquiète, on me dit que tout va bien.
A ce moment là, je me sens enfin mère, vraiment.
Ce sentiment qui vient du fond de notre âme que je n'ai jamais ressenti auparavant.
Lana…
Elle est belle, douce, lisse et nous regarde.
Je lui parle, je vois ses yeux qui cherchent.
Mon bébé, mon cœur, mon amour, je comprends maintenant que la douleur n'est rien pour obtenir ce si joli trésor.
D’ailleurs je ne ressens plus rien, à part mon cœur qui bat la chamade et tout cet amour qui envahi la pièce.
Jonathan coupe le cordon ombilical et s’en va avec elle et l’aide soignante pour la mesurer, la peser…
Je suis seule, je me sens comme dans un rêve, le sourire aux lèvres.
Ils reviennent.
Ils sont beaux.
L’aide soignante me met Lana au sein, après m'avoir demandé si je voulais allaiter.
Elle tète de suite cette goulue.
Pas d'épisiotomie, mais une belle déchirure.
Elle pèse 3,355 KG et mesure 49 CM.
Je me dis, que finalement, je suis bien contente que la péridurale n'ai pas fonctionné totalement car j'ai tout senti, j'ai gérer, j'ai poussé quand j'ai voulu...
J'ai aimé, je le referai.
Mon séjour à la maternité était génial avec une équipe formidable, vraiment.
J'ai dormi les 3 nuits tout contre mon bébé.
Le 11 Novembre 2011
Retour à la maison.
Tout va bien pour Lana, pour Jonathan aussi, mais moi je pleure, je pleure.
Je me dis que je ne peux pas la mettre dans son lit, dans sa chambre loin de moi.
Pourtant je l’avais bien dit :
« Elle dormira dans son lit, dans sa chambre, je ne veux pas lui donner de mauvaises habitudes… »
Mais avant j’avais des principes… maintenant j’ai un enfant (merci Dat' pour cette phrase je l'adore)
Du coup, elle dort entre nous, mais ne veut plus téter...
Elle hurle quasiment toute la nuit.
Je pleure, je pleure… j’ai l’impression qu’elle se sent comme moi… perdue.
Je demande alors de l'aide à une pro allaitante, qui fait maintenant partie de La Leche League.
Je n’oublierai jamais cette femme, « Salwa ».
En fait, ma montée de lait a été trop rapide, du coup j’avais trop de lait et Lana n'arrivait plus à prendre le sein car elle glissait sur le mamelon trop gonflé.
Enfin, la technique est de vider un peu le sein avant la tété.
Bref, le lendemain, nous voilà partis acheter un couffin et Lana dort à côté de moi... au moins le temps de l'allaitement... et plus si affinités… hihi.
Plus de pleurs pour moi, juste nostalgique de la grossesse, de l’accouchement, mais je crois que ça, toutes les mamans le ressentent.

Commentaires