Naissance déclenchée pour macrosomie

postée
\ Accouchement du 27 mars 2014
t Durée : 5 heures
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   Depuis 15 jours, mon gynéco s’est mis dans la tête que mon bébé est trop gros parce que mon ventre est énorme et que mon précédent bébé pesait  4 kg à terme (pour 53 cm). Je suis à 7 mois ½ de grossesse. Il programme donc  une 4e échographie à 8 mois de grossesse pour conforter son idée et envisager une sortie précoce du petit trésor niché au creux de mon ventre (soit par déclenchement, soit par césarienne). Mais quelques jours plus tard, je me fais une petite frayeur à 35 SA en ayant des contractions régulières et rapprochées durant tout un après-midi. Bilan : mon col est ouvert à 2, on m’hospitalise en pensant que le travail à commencé. J’ai même droit à tous les prélèvements sanguins, vaginaux et urinaires en catastrophe. Mais étrangement rien n’est fait pour faire cesser les contractions… On me fait même plutôt marcher pendant 1 heure dans l’hôpital pour voir si le col se dilate plus (heureusement que j’ai mon mari avec moi qui me tient compagnie). Et c’est le cas. Je n’ai aucune piqûre de corticoïdes non plus. Il semblerait que la venue prématurée de mon bébé n’affole personne. Je fais donc confiance et attends de voir comment les choses évoluent. Mais la machinerie s’est brusquement arrêtée pour mon plus grand soulagement, ce n’était pas cette fois que j’allais rencontrer mon petit trésor. Je rentre chez moi le lendemain soir et c’est à ce moment que je perds le bouchon muqueux. A mon grand étonnement il est clair comme du cristal. Très abondant et élastique, mais très transparent aussi, contrairement à ceux que j’avais précédemment perdus lors de mes premières grossesses.

4e échographie, je suis à 37 SA pile poil. Mon bébé a ses mensurations supérieures au 97e percentile, il pèserait 3.8 kg. Du coup, mon gynéco veut déclencher mon accouchement à 39 SA si le col est favorable. Dans le cas contraire, j’aurai droit à une césarienne. Il ne veut pas risquer que bébé se coince à la sortie et que les conséquences soient dangereuses pour lui comme pour moi. Le gynéco veut me revoir dans une semaine pour le rendez-vous mensuel, il m’en dira plus à ce moment là.

38 SA. Rendez-vous avec le gynéco. Je dois revenir à l’hôpital toutes les 48h pour monitorage et contrôle du col. Ça ne va pas être évident à gérer avec 3 autres enfants à la maison et un mari qui travaille. Puis sans prévenir, j’ai droit à un décollement des membranes par Monsieur le gynéco alors que je suis contre cette méthode. Intérieurement je le traite de tous les noms ! Sans compter que c’est très désagréable ! Je fais bonne figure devant mon mari qui était resté bouche bée devant la pratique du docteur, mais je me sens profanée, violentée, car pas préparée du tout. Seulement voilà, ça n’a rien changé, je n’ai pas plus de contractions et mon col n’est pas plus ouvert lors du monitorage qui a lieu quelques jours plus tard. Il paraît que je suis une « rebelle ».

Je me suis renseignée, je dois atteindre 5 au score de Bishop pour qu’on me déclenche mon accouchement. Il faut remplir plusieurs critères (la mollesse du col, sa position, son ouverture,…) pour que le déclenchement soit autorisé à la 39e semaine d’aménorrhée.

Rendez-vous 2 jours plus tard pour monitorage suivant et touché du col… ça n’est pas pour aujourd’hui. « Mais revenez demain Madame, on vous déclenchera à 8h. » Et là, re-décollement des membranes ! Mais qu’on me laisse tranquille ! J’en ai marre d’être ainsi triturée dans mon intimité ! Dès lors, je contracte toutes les minutes pendant 2h ! Puis toutes les 5 mn pendant les 8 heures suivantes ! Mais je ne veux pas retourner tout de suite à l’hôpital, je ne le sens pas. Et puis je voulais passer un peu de temps avec mes plus grands enfants avant d’être coincée plusieurs jours à la maternité. Mais en allant me coucher, tout cesse à nouveau. Cependant je sens bien que mon col s’est  modifié. On verra demain.

Le 27 mars 2014. Rendez-vous à 8h. Mon mari m’a déposé en voiture à l’hôpital et file conduire nos grandes filles de 10 ans et 8 ans à l’école. On avait au préalable confié notre fils de 20 mois à ses grands-parents. Comme à chaque fois que je me rends aux urgences gynécologiques, on me pèse, me fait un prélèvement urinaire, me prend la tension et vérifie ma température. Puis on me conduit dans une salle d’attente en même temps qu’un couple dont la femme est elle aussi enceinte. 8h20, on vient chercher  cette femme qui a priori doit aussi être déclenchée. J’attends mon tour, sans broncher.

8h30, une dame de l’hôpital vient me dire d’aller me promener 1/2h dehors le temps qu’une salle de naissance se libère. Ça tombe assez bien, je vais pouvoir retrouver mon mari avant que l’on s’occupe de moi, et il n’aura rien raté du déclenchement ! Le timing est parfait, mon homme et moi nous retrouvons sur le parking et je peux me promener tranquillement à ses côtés.

9h, je retourne dans la salle d’attente, accompagnée de mon chéri. On attend ¼ d’heure. La dame qui m’avait dit d’aller me promener revient me voir en me demandant si je suis prête. Vu que je suis venue pour ça, autant dire oui ! Et elle nous conduit dans LA salle. Elle me fait déshabiller et mettre la casaque. Elle se présent : « Je suis Nathalie et nous allons passer un bout de la journée ensemble ! ». Je commence à réaliser à ce moment que mon bébé va sortir de mon ventre.

Je m’installe sur la table d’accouchement, Nathalie m’explique le déroulement des heures à venir : perfusion, contractions, péridurale, poche des eaux et naissance. Mais avant, petite vérification du col ! Surprise, il est ouvert à 4 ! J’avais bien senti la veille que ça bossait dur de ce côté-là ! Nathalie me dit qu’elle pense que les choses vont aller vite (elle a 17 ans d’expérience). On verra bien.

Après installation de la perfusion qui injecte en continu l’ocytocine,  je dois attendre que les contractions apparues deviennent régulières. Elles devraient aussi monter en puissance. Heureusement que mon mari est avec moi car j’aurais trouvé le temps extrêmement long… On papote tous les deux, alors que Nathalie vient régulièrement mais doucement augmenter le débit de l’ocytocine dans mes veines. Je sens que les contractions poussent sur le col, mais je ne souffre pas encore. Je surveille le rythme cardiaque de bébé sur le monito.

A 13h15, Nathalie me dit que les anesthésistes sont dans le coin et qu’on va en profiter pour me poser la péridurale. Mon mari profite, lui aussi, de ce moment là pour aller manger un morceau et passer quelques coups de téléphone aux impatients de la famille qui veulent tout savoir.

La péridurale est posée du 1er coup, on me laisse me reposer. J’attends que mon mari revienne. Je me sens bien, même si je ressens les contractions, elles ne me font pas du tout mal. Mais mon apaisement est de courte durée car très vite, à chaque fin de contractions (qui sont maintenant très rapprochées), je dois me concentrer sur ma respiration pour maîtriser la douleur qui renaît. Au bout d’1/2 heure, Nathalie vient m’ausculter : je suis toujours ouverte à 4 doigts. Elle me perce la poche des eaux pour accélérer le travail. A partir de cet instant, les contractions deviennent de moins en moins supportables. Ça pousse très très très fortement vers le bas !!! Nathalie ne comprenant pas cette soudaine douleur, elle fait augmenter la dose péridurale et m’ausculte encore une fois : mon col est passé de 4 à 8 en 10 mn ! La péri n’a donc plus le temps d’agir. Nathalie me dit de bien souffler et de l’appeler si je ressens l’envie de pousser. Mais à peine a-t-elle fermer la porte de la salle que mon mari est obligé de la rappeler : j’ai TRES envie de pousser !!!!!!!!! Illico presto elle revient accompagnée d’une aide soignante et regarde entre mes jambes : la dilatation est complète ! Elle me fait pousser et aperçoit la tête de bébé. Branle bas de combat, étriers, gants, masques, blouses, jambes relevées et je pouuuuuusse ! La tête sort, ça me brûle, je sens tout ! J’en pleure de douleur ! Mais je reste forte, je sais que le résultat en vaut la peine. J’entends Nathalie, l’aide-soignante et mon mari me crier d’arrêter de pousser. J’ouvre alors les yeux pour sortir de ma bulle de souffrance et me retenir de pousser. Nathalie fait faire une rotation à bébé pour le passage des épaules, ça aussi je le sens. Mon mari et l’aide-soignante me relèvent chacun de leur côté les jambes au maximum pour effectuer la dernière poussée. Ça y est, les épaules sont passées ! Le reste du corps de mon bébé sort sans peine, j’arrive même à deviner le ventre et les jambes lors de leur passage. On me pose ma merveille sur le ventre, je peux enfin toucher et caresser mon petit bonhomme, celui-là même qui s’est logé dans mon ventre il y a 8 mois ½. Quelle perfection ! Que la nature est belle ! Comme je suis heureuse ! Je n’ai plus mal du tout. Je découvre mon bébé en même temps que son papa qui en a les larmes aux yeux. Il est 14h20, Nathalie lui propose de couper le cordon, il accepte. Je suis fière de mon homme, lui qui d’habitude tombe littéralement dans les pommes pour une goutte de sang, il a participé de A à Z à la naissance de son fils ! Et en prime il coupe le cordon ! WOUAHHH ! Que de beaux souvenirs pour cet accouchement !

Mon ventre se contracte à nouveau, le placenta sort rapidement. Tant mieux, un souci de moins. Et après nettoyage, j’ai juste droit à un point superficiel. N’empêche que je l’ai bien senti l’aiguille lorsqu’elle a transpercé mes chairs !

Finalement bébé n’est pas aussi gros que le craignait le gynéco. 3,970 kg pour 51 cm. En plus, il cache bien son poids ! A le voir il me fait plutôt penser à une crevette ! Il est lourd et pourtant il a l’air fin.

Je suis une maman et une femme comblée. Mes 4 enfants sont magnifiques ! Quant à mon mari, je le remercie pour sa présence et son amour. Il est le pilier de ma vie.

 

Merci aussi à Nathalie la sage-femme qui fut très gentille et dont je garderai un très bon souvenir.

Dsc06848
50 pts

Commentaires

  • lulue28 quel bel accouchement!!! bienvenue à votre petit bonhomme!! et bravo à votre mari d'être resté à vos cotés si d'habitude il tombe dans les pommes!!
    il y a presque 10 ans
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