Césarienne programmée réalisée un peu plus tôt

postée
\ Accouchement du 12 décembre 2015
t Durée : 2 heures et 30 minutes
Culotte

Comme nous toutes ici j’ai lu beaucoup de récit de grossesse lors de mon congé maternité et j’apporte ma contribution à mon tour. Ce que j’ai appris c’est que nous sommes toutes différentes et que cela ne sert à rien de se comparer, par mon récit je veux juste rassurer les futures mamans qui ont une césarienne de prévu. (Je parle aussi de ma version pour les mamans qui ont des bébés en siège). Je vous préviens par avance il y a beaucoup de détails !!!

 

Dès le début de ma grossesse j’ai été suivi par une sage-femme dans la maternité où j’allais accoucher (je n’ai pas cherché plus que ça, mon gynécologue venait de fermer son cabinet, la maternité était à côté de chez moi, grand hôpital parisien, niveau 2…). J’ai été arrêtée 2 mois plus tôt car j’ai eu quelques problèmes. J’ai également effectué beaucoup d’analyses pour dépister un diabète (que je n’avais pas) car le poids de ma fille était supérieur au 95e percentile. Mais rien d’inquiétant d’après ma sage-femme, il n’y a aucun soucis à mettre au monde des gros bébés.

 

Autre petite ombre au tableau : bébé était en siège et peu importe mon bassin hors de question d’accoucher par voie basse d’un gros bébé. J’ai effectué 3 séances d’acupuncture, fait des exercices pour l’aider mais elle ne se retournait pas. Après tout ça j’ai accepté à 36SA+6 une version. Il s’agit d’un retournement manuel du bébé, à vrai dire j’étais sceptique mais comme les méthodes douces ont échoué je me suis dit que je ne perdais rien à essayer et que je pourrais dire stop à tout moment. Malgré son gros poids, bébé avait une véritable piscine pour remuer et la version s’est très bien passée : j’ai fait un monito avant et après, la procédure a été effectuée par un médecin avec la présence d’une sage-femme qui tenait la sonde échographique sur mon ventre et ça a duré en tout moins d’1 minute (ce n’est pas une partie de plaisir pour autant il faut bien respirer). La sage-femme a vérifié les dimensions de mon bébé et le poids estimé était maintenant à 4.3kg. La petite élève sage-femme qui effectue son stage dans plusieurs maternités du coin m’a dit innocemment « vous avez de la chance d’être suivi ici à la maternité trucmuche les déclenchements se font à 4.1kg ».

 

 

Suite à cette remarque et le poids de mon bébé qui m’affolait un peu j’ai demandé à ma sage-femme de la maternité à 38SA un décollement des membranes : elle a refusé de me le faire car c’était trop tôt, et qu’il n’y avait pas de raison que ça se passe mal. C’était parti pour une semaine de ménage, acupuncture, massage du périnée et infusions pour essayer d’accélérer un peu naturellement les choses. J’étais excitée et impatiente sur mon ballon, je sentais mon corps prêt à donner la vie et avec le succès de la version tout était bien engagé !

 

A 39SA j’avais une échographie de contrôle pour la position du bébé et là tout se bouscule, la sage-femme ne dit rien, va chercher le médecin, ils passent un moment sur mon ventre sans rien dire et finissent par lâcher « Madame votre bébé est gros », euh bah oui je sais, ouf ce n’est que ça ! Après 30 minutes de mesures par différentes personnes, un autre médecin me reçoit et me dit « on est vendredi, rendez-vous lundi matin pour la césarienne. » Mon bébé était maintenant estimé à 5.2kg (passons sur le fait que le poids a augmenté d’1kg en 1 semaine), même si il y a une erreur accrue lorsque les poids sont extrêmes, au-delà de 4.5kg, peu importe le bassin, on ne prend pas de risque. Voilà c’est dit, ce sera une césarienne. La primipare que je suis n’a pas cherché plus loin, certes j’étais frustrée mais la santé du bébé avant tout non ? J’ai également eu ce sentiment d’impuissance, le fait après coup d’avoir été surmédicalisée, pas écoutée et je ne comprenais pas les contradictions du personnel soignant au sein de la même maternité. J’ai appelé la sage-femme externe que je voyais pour l’acupuncture en lui disant que j’aurai une césarienne et que j’annulais ma séance et elle m’a dit que si jamais j’avais des contractions avant, d’attendre chez moi le plus longtemps possible comme ça ils n’auraient pas le choix que de me faire accoucher par voie basse. Je me souviens avoir pensé qu’elle était folle, après tous les dangers énumérés par le médecin je n’allais pas faire courir de risque à mon bébé.

 

Fait exprès j’ai commencé à avoir des petites contractions la nuit du vendredi à samedi (non douloureuses, espacées). La césarienne étant prévu le lundi il était convenu que le papa aille travailler le samedi pour être libéré à partir du dimanche qu’on passe notre dernier jour à 2 (il travaille dans l’hôtellerie). Le samedi les contractions ont continué tranquillement, j’étais bien sur mon ballon. Je me suis dit que j’allais les chronométrer : toutes les 7 minutes quand même. J’ai appelé la maternité en début d’après midi pour savoir si je devais venir faire un contrôle ou si ça pouvait attendre. Ils m’ont dit de venir. Le temps que le papa se libère du travail mes contractions étaient un peu plus douloureuses et toutes les 5 minutes.

 

Nous sommes arrivés tranquillement aux urgences de la maternité à 17h, col dilaté à 2cm et sur le monito les contractions étaient de plus en plus rapprochées et ça commençait à piquer un peu. Le médecin qui nous avait reçu la veille était de garde ce jour-là, il a regardé mon monito et m’a juste dit calmement « c’est parti, on y va ». J’ai été prendre une douche à la bétadine, j’ai enfilé ma charlotte et ma blouse option décolleté ultra plongeant dans le dos (vous voyez ce que je veux dire) et je suis entrée dans le bloc.

 

L’équipe était très gentille, ils m’ont préparé en douceur : anesthésie locale avant la rachi anesthésie, ils m’ont sans cesse parlé de tout et de rien, à aucun moment je n’ai eu le temps « paniquer » ça y’est je vais être maman. Après 45minutes de préparation (il y en a des fils à brancher, la perfusion, sonde urinaire…) le champ a été posé et le papa m’a rejoint. Pour tout vous dire j’étais contre, mon homme tout viril qu’il soit, ferme les yeux devant grey’s anatomy alors de là à vivre ça en vrai ! Mais il a tenu le coup !

 

Le médecin est revenu, quelques blagues et c’était parti. J’ai senti que mon ventre bougeait bien dans tous les sens et j’ai d’un coup été ôtée d’un poids, à 19.26h j’étais maman. Les cris de ma fille ne furent pas long à résonner. Elle nous a été immédiatement présentée, enveloppée dans un drap. Elle était belle et nous observait, je lui ai parlé et j’ai pu libérer ma main pour la toucher. (Détail technique, je suis porteuse de lunette de vue et j’ai pu les garder pendant toute la durée de l’opération et donc voir comme il faut ma fille). Elle est vite partie avec son papa pour les soins et être habillée. Je me suis donc trouvée seule les bras en croix, vide sur cette table d’opération. Ce fut dur à ce moment-là, j’ai eu trop chaud tout d’un coup (le bloc était froid et j’avais un petit chauffage sur moi), la bétadine me grattait, j’avais envie d’arracher tous mes fils, personne ne parlait, je commençais à devenir totalement irrationnelle et me suis forcée à me concentrer sur des petits détails autour pour ne pas devenir folle.

 

J’ai été amené en salle de réveil à la fin de l’opération (attention je vais donner ici quelques détails pas hyper glamour de la césarienne). J’étais seule avec l’infirmière, c’était vraiment calme à cette heure-là. J’ai un peu somnolé, tous les quarts d’heure son boulot consistait à m’appuyer sur le ventre et vérifier l’état du drap en dessous pour voir si je ne faisais pas d’hémorragie. Au début ça va, par contre plus l’anesthésie se dissipe plus c’est douloureux : je vous conseille de prendre une grande inspiration et d’expirer doucement lorsqu’elle appuie. Mon homme a pu me rejoindre 10 minutes avec notre bébé, elle était habillée, emmitouflée et dormait. Je l’ai de suite reconnue, c’était ma fille. J’avais peur avec la césarienne d’être détachée de mon bébé de ne pas me sentir maman, que le bébé tombe comme un cheveu sur la soupe et qu’on me dise voilà, c’est le vôtre. Rien de tout ça ne s’est produit, nous avons fait connaissance tous les trois, avons choisi le prénom (il y avait 3 prénoms finalistes), prévenu nos familles… Bébé pesait « juste » 4.390kg pour 51cm. Elle avait aussi été nourrie au biberon alors que j’avais spécifié que je voulais allaiter et de la nourrir à la pipette si besoin mais ils ont tellement fait culpabiliser mon homme qu’il a cédé. Après leur départ l’infirmière m’a préparé pour l’arrivée en chambre : elle m’a retiré la sonde urinaire, nettoyée et m’a enfilé l’attirail maxi serviette de protection et culotte filet.

 

 

A 23h j’étais en chambre, le papa est parti et une puéricultrice est restée pour m’aider à faire la 1ère mise au sein. Elle est repartie avec ma fille et je me suis un peu reposée. Vers 1h du matin j’ai eu envie de faire pipi : comme je ne m’étais pas levé depuis la césarienne j’ai appelé une infirmière (le 1 er lever se fait sous contrôle), elle m’a accompagné et le temps de regagner mon lit la puéricultrice revenait avec ma fille (bah oui elle pleurait dans la pouponnière, c’était dérangeant et comme j’avais fait le 1er lever je pouvais donc marcher et m’en occuper). Je me suis retrouvée seule dans ma chambre avec mon bébé qui pleurait, je l’ai prise dans mes bras pour la 1ère fois, je lui ai parlé et elle s’est immédiatement arrêtée de pleurer, voilà l’aventure est lancée !

 

Les suites de couche furent compliquées avec des consignes contradictoires du personnel, des équipes à chaque fois différentes, j’ai vraiment été infantilisée et forcée de nourrir au biberon ma fille. Au bout de 3 jours j’ai pu avoir un tire lait et donner des biberons de lait maternel. Mais je n’ai pas perdu espoir pour l’allaitement, ce fur dur et à cause des biberons ma fille ne tétait pas correctement et j’ai dû utiliser des embouts en silicone pendant 1 mois mais je l’ai exclusivement allaité jusqu’à ces 3 mois.

 

Pour la douleur de césarienne, oui ça fait mal, mais bébé qui pleure à côté ça efface les douleurs, j’étais plus accablée par la fatigue, l’afflux d’émotions que la douleur physique. Je me cramponnais à la potence du lit, je basculais mes jambes et hop debout. Il y a aussi quelques douleurs liées à la sonde urinaire et la reprise du transit suite à l’anesthésie mais c’est vraiment secondaire. Après un séjour de 5 jours j’ai eu l’autorisation de sortir, on est alors rentré à pied en plein mois de décembre, j’étais restée cloitrée dans ma chambre j’avais besoin d’air. La poussette était mon déambulateur, le trajet a pris 1h (au lieu de 15minutes) mais je revivais. C’est incroyable la capacité de récupération du corps humain !

 

 

Petit bilan de l’accouchement : je n’ai pas l’impression d’avoir accouché j’ai juste été opérée. D’un côté je regrette de ne pas avoir eu l’opportunité de pousser je suis persuadée que mon corps aurait été capable de le faire et j’en ressens un manque mais d’un autre côté, après tout, j’ai une merveilleuse fille en bonne santé, il aurait pu se passer beaucoup de choses et la césarienne s’est très bien déroulée.

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