Valentin, le fruit de notre amour, une arrivée rapide et imprévue
Ma grossesse ne s'est pas passée de façon idéale, mais j'en ai profité un maximum.
Les complications ont réellement commencées le 19 juillet dernier, veille de l'anniversaire du futur papa. En effet, ce matin là, seule à la maison et encore dans mon lit à 8h, je sens comme un barrage qui cède entre mes cuisses, je suis immédiatement trempée. Je fonce donc jusqu'aux toilettes, et c'est arrivé là-bas que je réalise que non, je ne suis pas entrain de perdre les eaux, comme je le pensais, mais que c'est du sang, j'en perds d'ailleurs beaucoup.
A ce moment là, j'ai vraiment eu un moment de panique, je ne sentais plus bouger mon bébé, j'étais toute seule à la maison et il y avait du sang absolument partout dans la maison entre la chambre et les toilettes, un spectacle d'horreur!
Etrangement, aussi soudainement que les saignements ont commencés, ils se sont arrêtés. J'ai donc pu sauter sur le téléphone pour appeler les sages femmes de la maternité. Elles m'ont biensûr demandé de venir.
Après avoir grossièrement épongé les dégats, pris une douche rapide, j'ai attrapé mon dossier de grossesse et j'ai filé à la maternité. C'est dans la voiture que mon petit bonhomme a bien voulu se manifester à nouveau. Ce fut réellement un grand soulagement de le sentir bouger, de savoir qu'il était toujours en vie.
J'ai passé une demi journée à la maternité, où l'on m'a fait les examens habituels ainsi qu'un monitoring et une échographie. Résultat, tout allait bien, bébé se portait comme un charme, aucune anomalie à signaler. Personne n'expliquait d'où venaient ces saignements. On m'a donc renvoyer à la maison. J'étais rassurée et contente, car je n'étais qu'à 36 SA et ma maternité aurait dû me transférer ailleurs s'il avait fallu m'accoucher à ce moment là.
Pendant les 10jours suivants, j'étais vraiment fatiguée, beaucoup plus que d'habitude, je n'arrivais plus à suivre le même rythme, et au vue de ce qui m'étais arrivé, je n'ai pas cherché à forcé, je suis restée au repos.
C'est le 31 juillet, (veille de mon anniversaire)à 2h20 du matin que ça s'est accéléré, a nouveau je sens comme un barrage qui se rompt, à nouveau je suis rapidement trempée et à nouveau je fonce aussi vite que possible aux toilettes pour limiter les dégats, tout en pensant que cette fois ce devait être la poche des eaux. Arrivée aux toilettes, à nouveau, je me rend compte que non ce n'est pas la poche des eaux, mais c'est à nouveau du sang, beaucoup de sang, à la différence que, cette fois le flux ne s'arrête pas tout de suite. Depuis les toilettes, j'appelle donc mon conjoint qui dors encore, j'ai dû presque hurler pour qu'il m'entende et se réveille. J'ai vu la panique l'envahir lorsqu'il a vu la quantité de sang au sol. Je l'ai donc rassuré autant que possible, j'ai appelé un nouvelle fois la maternité, la sage femme nous a demandé de prendre les valises avec nous.
Après 2 douches, après avoir épongé un peu les dégats, j'ai mis une bonne quantité de chiffons dans le pantalons pour absorbé le sang, nous avons également protégé le siège de la voiture et nous voilà sur la route de la maternité. On rigole, on est détendu, je sens bébé bouger, le sang ne coule plus. on plaisante même en se disant que ce petit bout normalement prévu pour le 26 août à vraiment envie de venir pour nos anniversaires.
A la maternité, on recommence les examens, mais cette fois les saignements reprennent de plus belle après le touché vaginal, à tel point que la sage femme est obligée de changer les alèses du lit plusieurs fois. Ma tension est un peu haute, mais au vue des circonstances, ca ne m'étonne pas plus que ça, autrement bébé va très bien. Le gynécologue de garde arrive dans les 5 minutes, il ne me fait même pas d'examens, il m'écarte juste les cuisses, le flots de sang s'emplifie de beaucoup, je le sens et mon conjoint me le dit. Le gynécologue demande mes constantes, nous regarde et prononce sa sentance : Césarienne d'urgence. Je me suis mise à trembler, je réalise que ça y est c'est aujourd'hui, mais qu'en plus je ne vais pas attendre 10 ou 15h, mais que dans moins d'une heure je vais être maman, j'essaye de réaliser mais n'y arrive qu'à moitié.
On m'emmène donc en quatrième vitesse au bloc opératoire où l'on me pose une perfusion, une sonde urinaire, un tensiomètre etc... les gens courent littéralement dans tous les sens. c'est là que je réalise que oui il y a réellement urgence, on ne m'explique pas vraiment mais je leur fait confiance. Ma perfusion se met à saigner, j'innonde les draps, on me dit que ce n'est pas normal. L'anesthésiste fait donc le choix de me faire une anesthesie générale, il s'en excuse, mais m'explique que mes saignements ne lui plaisent pas, il a peur que je fasse un hématome avec une rachi-anesthesie.
Et puis c'est le trou noir, et au milieu de du trou noir, un flash, je suis sur le lit, dans un couloir, mon conjoint est à coté de moi, il me touche la main, me caresse le visage, et de l'autre côté, une couveuse, et un petit être tout rouge à l'interieur avec une couche blanche, il est flou (je n'ai pas mes lentilles, ni mes lunettes), il gesticule et hurle dans tous les sens. Je demande à mon chéri si c'est le notre, s'il va bien, s'il n'a eu aucun mal à respirer, et je pleure de soulagement et de joie. Je ne pensais pas que je pleurerais, surtout pas au sortir d'une césarienne, et pourtant l'émotion était bien là, je me suis immédiatement sentie maman, même si je n'ai pas "accouché", même si l'on m'a juste sorti mon bébé, même si je ne sais pas ce que c'est que d'être en travail. Notre bébé, fruit de notre amour est né le 31 juillet à 4h35 du matin.
Je n'ai pu voir mon conjoint qu'à 9h du matin et mon bébé qu'à 10h. Mon chéri s'est démené comme un diable pour que je puisse voir notre petit Valentin au plus vite.
En ce qui le concerne, pendant la césarienne, il a dû attendre dans une petite pièce pendant environ 30 minutes. Il n'a pas vu Valentin tout de suite dès qu'il est né, il n'a pu le voir qu'une fois les premiers soins effectués, une fois qu'il était dans sa couveuse et qu'il était en couche. Ils pensaient probablement que Valentin auraient quelques soucis de santé à la naissance, alors qu'en fait il se portait comme un charme.
J'ai encore beaucoup de mal à considérer que j'ai accouché. J'ai donné naissance à notre petit bonhomme mais je n'ai pas l'impression d'avoir accouché, et pourtant, cette naissance ne me laisse pas un mauvais souvenir, et après réflexion je me dis que c'est un accouchement extraordinaire pour la naissance d'un petit être extraordinaire.


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