Accouchement express de mon premier bébé sans péridurale

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\ Accouchement du 25 septembre 2014
t Durée : 2 heures et 30 minutes

 

Salut les filles, j’ai aimé vous lire en étant enceinte alors c’est à mon tour de partager mon expérience.

 

C'est tout frais ça date de ce matin ... et j'ai besoin d'en parler pour évacuer,  Je suis très heureuse d'être maman mais je suis encore très choquée, mes proches ne semblent pas se rendre compte a quel point ça été violent pour moi. 

 

Je vais commencer par le début ;

 

Avril 2013 : Je décide chéri que je ne veux pas tarder à lancer les essais bébé , en effet , je sais que ce ne sera pas aussi simple que pour d’autres femmes car dans le passé, avant de connaitre mon mari, j’ai déjà eu des cycles très perturbés (Je n’ai pas eu mes règles pendant 1 an mais à ce moment la je ne m’en préoccupais pas car j’étais partie à l’étranger , j’avais arrêté ma pilule et je ne pensais pas du tout tomber enceinte) .

 

On décide donc de passer directement par la case PMA, au moins pour faire un bilan complet. La le verdict tombe, j’ai des ovaires polykistiques, c'est-à-dire que je n’ovule que 1 a 2 fois par an. J’ai bien fait de ne pas attendre avant de consulter.

 

Environ 1 an d’examens, de test et d’essais je suis enfin enceinte ! (il y aurait beaucoup à dire sur cette période car c’est très éprouvante mais ce n’est pas le débat ici)

 

Même si j’ai eu des petits problèmes tout au long de la grossesse (malade les 3 premiers mois, ensuite chutes de tension, une frayeur car trop de liquide amitotique et enfin MAP a 7 mois) j’ai adoré porter la vie, j’étais dans ma bulle de bonheur des que tu bougeais tu me rendais heureuse.

 

38sa+3, j’ai beaucoup de faux travail, genre contraction toutes les 9 minutes pendant 2 h et ca s’arrête après un bain chaud ! D’un côté je suis frustrée, d’un autre coté je suis rassurée car mine de rien je stress un peu, pas de la douleur de l’accouchement mais de tout le bouleversement que cela implique. J’ai peur de ne pas être à la hauteur avec un bébé.

 

The question, Péri ou pas péri ? J’ai envi de ne pas l’avoir et de vivre l’expérience à fond. Mais je ne sais pas ce qui m’attend donc on verra bien.

 

Hier soir (39 SA +1)  je me couche, je fais quelques photo de mon bidou, je ne sais pas un pressentiment....J'étais pressée d'accoucher alors petites galipettes dans la journée, courses et ménage, puis ballon de grossesse. 
Dans la nuit entre 1h45 et 3h50 (précis hein) j'ai deux trois contractions douloureuses mais pas assez pour me réveiller complètement, j'oscille entre éveil et sommeil.

 

3h50 une grosse contraction qui me réveil, d'habitude j'en ai quand je me lève pour aller aux toilettes , cette fois ci c'était sans rien faire. Je tremble un peu car je sens que c'est pour aujourdhui . Mais j'ai tellement eu de faux travail que je doute de moi , j'essaye de me rendormir sans succès.

 

20 minutes plus tard rebelote , aie ça fait mal mais pas encore au point de hurler. Je vais prendre un petit déjeuner ( je me dis qu'il va me falloir de l'énergie et je suis quelqu'un qui a toujours peur d' avoir faim lol) 
J'applique a la lettre les consignes des sages femmes , 2 spasfons , un bain chaud et on attend de voir ce qu'il se passe . Les premières minutes dans le bain sont agréables mais ensuite re contraction , je me met à pleurer la douleur est deja intense.
J'avais rédigé un projet de naissance , je pensais
 
ne pas vouloir de péridurale , Quand jai une contraction je me dis que je veux la veux , quand elle passe je me dis que je peux m'en passer mdr 

 

Il est deja 5h , je me met sur mon ballon , je me dis que je vais encore attendre avant de réveiller chéri mais la douleur de la contraction suivante me décide . Monsieur est dans le gaz (monsieur n’est pas du matin) il ne comprend pas pourquoi je pleure et il râle en me disant que je n'ai pas assez attendu que le spasfon fasse effet ( nan mais je rêve ou quoi ?! J'ai mal je vais avoir notre fils , j'ai besoin de ton soutien et tu râle ?!!!!) 
Il se lève et voit bien que je ne suis pas bien et s’active, douche café rapide et fais chauffer la voiture. J'ai du mal a marcher. J'arrive quand même à envoyer un texto à ma mère et a ma sœur pour les prévenir (c’est peut être bête mais j'ai besoin de sentir leur soutien) Dans la voiture je cris, la panique commence a s'emparer de moi, les contractions se rapprochent maintenant toutes les 2 minutes et la douleur deviens insupportable. Chéri roule et essaye de se concentrer sur la route malgré tout, il ne dis rien il ne sais pas trop comment gérer la situation, c'est un homme, quand il n'y a rien de concret qu'il puisse faire il se sens mal. 
5h50 arrives a la Maternité. A mon arrivée une aide soignante prend pitié de moi " et ben dis donc madame venez je vais de suite chercher la sage femme" en arrivant je demande avant toute chose " il est ou  l'anesthésiste ?" lol elle me dit qu'elle va d'abord  m'ausculter  ( je pense qu'elle a compris avant moi que je travail était bien avancé ) je dis que j'ai la nausée et on me donne un haricot , elle m'ausculte " vous êtes à 8 madame " et moi " Mais jai encore le temps pour la péridurale hein ?!" " euh...on va voir " mais je vois bien à sa tête que c'est tout vu il est trop tard pour moi. " Appelez l'anesthésie !!!" Et 10 secondes après : J'ai envi d'aller aux toilettes viiiiiite " Pour faire quoi ?" la sage femme demande "cacaaaaaaaa" 
"Bon on vous installe en salle de naissance c'est votre bebe qui arrive ".
J'ai mal , moi qui avait lu tout un livre sur la gestion de la douleur il n'en reste rien , je subit toutes les contractions les une après les autres , cette douleur m'est inconnue , inhumaine et ultra violente. 
Arrivee en salle de naissance je répète que je veux vomir , on me donne un haricot et la je vomi tout mon pti dej ( quelle idée j'ai encore eu de manger avant)
On m'installe tant bien que mal tellement je me tortille . " Vous êtes à dilatation complète ! " "je vais percer la poche des eaux" et moi vague de panique car je sais que ca sera encore plus douloureux ( c'est possible ?) et je sens un liquide chaud couler entre mes jambes 

Maintenant regardez moi madame votre Bébé va arriver il va falloir que vous poussiez " 
Et la je suis transformée par la douleur , je suis comme possédée.
 
Je panique à chaque début de contraction car je sais que je serais incapable de supporter le pic de douleur. La j’entends " monsieur restez avec nous ! Asseyez vous par terre si vous vous sentez mal on doit s'occuper de votre femme" lol il n'a pas supporté de me voir souffrir autant et avec la chaleur qu'il fait il s'est senti mal. 
Heureusement les sages femmes ont gérées, les entendre me dire que je faisais du bon boulot ma bien aidé je me souviens de l'une d'entre elle me tenant la tête en me disant allez allez allez allez . " on voit le début de sa tête madame !

 

Allez y maintenant parce que votre bébé a lui aussi du mal à s'habituer à la rapidité du travail" ni une ni 2 je prend sur moi et je pense au bébé ,  J'ai eu 3 poussées efficaces pendant chaque contraction , j'ai tout donné malgré cette douleur qui me transperce et qui me possède .A un moment où on me dit "ne poussez plus c'est sa tète qui passe "..gros soulagement enfin je ne vais plus avoir mal, j'ai dû repousser un peu pour les épaules et ensuite ils ont sorti mon petit Edouard de mon ventre. Il est 6h34 seulement ! Soit 40 minutes seulement après avoir quitté la maison. 

Je vais être honnête, j'étais trop choquée par la brutalité de cet accouchement pour réellement avoir les petites étoiles dans les yeux comme beaucoup de maman. Mon corps était meurtri, agressé, je n’imaginais pas que ca puisse être aussi violent. J'étais soulagée que ça soit fini. Enfin presque car j'ai été recousue car j'ai été déchirée, elle a fait sortir le placenta (d’abord en appuyant sur le ventre car il ne venait pas et ensuite j'ai repoussé pour qu'il sorte)
Puis ils nous l'ont laissé 2h30 en peau à peau , bon moment mais là encore j'étais comme hébétée. Je ne ressens pas encore cette bouffée d'amour maternelle. Chéri va prévenir la famille et les amis
Ensuite il a fallu que j'aille aux toilettes et la je suis tombée dans les pommes...
Retour en chambre vers 9h15, je mange un petit déjeuner et la je prends doucement conscience que c'est mon bébé qui est dans les bras. 
Un conseil ne faites pas la même erreur que moi, refusez les visites le premier jour, j'ai voulu faire plaisir mais ca na rajoute que du stress (dont je n'avais pas besoin) de voir défiler tout le monde et d’avoir peur qu’ils le prennent tous dans leur bras. Surtout pour entendre " ah tu as eu un bel accouchement ! "

 

J'avais besoin de me poser, de digérer et de réaliser et finalement j'étais usée. 
Ce qui est fou c'est la différence entre la vision des autres et la mienne même les sages femmes disent que c'était un bel accouchement. C’est sur le petit va bien c’est le principal, mais pour moi ça été l'épreuve la plus forte, la plus terrible, la plus intense de ma vie. Je me sens totalement incomprise par mon entourage. Seules quelques personnes ont compris.  J'ai beaucoup reparlé avec le papa, j'en avais besoin pour évacuer, il a reconnu que lui même n'avais pas forcément bien géré puisqu'il a lui même été trop perturbé pour me soutenir comme il aurait du. 

Aujourd'hui quelques jours on passés et je vais beaucoup mieux (j’ai écrit ce récit en plusieurs fois) J’ai beaucoup pleuré les 2 jours qui ont suivis, j’ai eu quelques proches qui m’ont comprises. C'est vrai qu'on oublie un peu les choses ensuite, ma vision très négative de cet accouchement laisse la place au bonheur d'être maman, je suis littéralement amoureuse de ce petit bout qui dors paisiblement sur moi au moment où j'écris ces mots. 
Je ne dis pas que ce ferais ça  tout les jours, mais ça été une expérience intense  qui vaut vraiment la peine une fois le moment difficile passé. Moi qui voulais « vivre » mon accouchement et des sensations je suis servie !

 

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50 pts

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