Conte d'une grossesse et d'un accouchement idéal...

C'est le récit de mon accouchement, avec ce qui va autour, pour en arriver à ce résultat.
Petite (vers 15ans), j'ai voulu des enfants, et mes pensées ont toujours celles-ci:
je rêvais d'être enceinte, de vivre ma grossesse à fond avec tous les aléas de celle-ci (nausées, vertiges, ne pas pouvoir faire d'efforts, ne pas pouvoir monter 3 marches sans être essouflée, etc etc...). Je rêvais de tout ça, je m'y voyais déjà. Mais ce n'était pas pour maintenant.
Et puis, j'ai grandi, vécu, je suis devenue moi, en profitant de la Vie et toutes ces merveilles, et les enfants...non ce n'était pas dans mes projets, du tout. Je me disais, on verra plus tard, avec l'idée plutôt d'adopter un enfant dans le besoin, si jamais j'avais envie d'enfants.
Et j'ai fait une renaissance...quand j'ai rencontré l'Homme qui me comble en tous sens. Je suis la preuve vivante qu'une personne peut complètement renverser tout ce que vous vous imaginiez pour vous-même. En un an à peine, et beaucoup de galères (il fallait s'accrocher pour vivre notre histoire), il m'a donné envie de tout ce que je ne voulais pas. Je l'aimais à un tel point qu'avoir un enfant, c'était avoir encore un petit bout de lui. Et il le désirait tellement.
Les essais commencent en octobre 2011, sans aucune prises de tête, mais des essais à répétitions ;D (deux gros gourmands...). Je suis enceinte en novembre.
Je peux affirmer sans exagérations que ma grossesse était idéale. Mes grosses craintes: la prise de poids, et les vergetures. Je n'ai pas pris un bourrelet en plus, juste un ventre bien rond (et j'ai tellement bouffé pourtant!), et aucune vergetures. Des nausées et grosses fatigue pendant 2 mois et demi, sans vomissements, et ensuite, en super forme jusqu'à la fin, tout en étant très zen et sereine. Tout au long, je parlais sans cesse à ma futur ptite boutdchou. J'ai tellement bien vécu ma grossesse, que je ne voulais pas qu'elle sorte! J'aurai pu la garder 12 mois dans mon ventre! A un tel point que j'ai été prise de panique quand un ami infirmier a prognostiqué mon accouchement une semaine/ une semaine et demie plus tard (c'était le 19 juillet). Pourtant je le savais très bien, DPA le 10 aout, je savais que j'accoucherai surement fin juillet.
Mais voilà, la panique, j'ai eu une soudaine prise de conscience que je n'étais pas du tout prête psychologiquement à ce qu'elle sorte de mon ventre, à avoir mon ventre vide, la voir elle, séparément de moi. On était tellement bien toutes les deux, unies, à chaque mouvement, chaque pensée. C'était très dur à réaliser, mais après quelques jours de travail mental, ça y est, je suis prête. Pas du tout pressée, mais prête à l'accueillir hors de moi. Je marchais tous les jours (des bonnes montées, et escaliers).
Le vendredi 27 juillet, avec mon Homme, on enchaine marche sur marche toute la journée et la soirée (que des grosses montées, et escaliers interminables). Et comme je suis en pleine forme, on fait ça à rythme soutenu. Ah oui, je vivais tellement bien cette grossesse avec ma future perle, que le papa Chéri voulait en profiter aussi et avait hate qu'elle sorte enfin!
Dans la nuit du samedi au dimanche 29 juillet, je perds un peu d'eau. On se pose des question, mais je ne panique pas, la sage-femme nous avait dit, si c'est du liquide, ça coulera encore dans les 2h. J'attends de voir, le matin, toujours rien, je passe donc la journée en attendant de voir, et du coup, je me met à faire un grand ménage, en faisant même ce que je n'avais jamais fait jusqu'à là, les vitres extérieures ^^ (là où nous sommes, avec la chaleur et l'humidité, il y a tous les jours beaucoup de poussière!). Et puis je me dis que j'accoucherai mardi (les paris sont déjà lancés avec ma famille entre eux depuis peu). Mon Chéri dit jeudi.
La nuit de dimanche à lundi 30 juillet, je perds encore de l'eau, avec ce que j'apprendrai être le bouchon muqueux, puis à 2 reprises encore, de l'eau. J'appelle ma sage-femme, elle me dit de mettre quelque chose et d'attendre 2h voir. Bon, je me recouche, et quand je me lève, toujours rien de plus.
Dans tout ça, je ne comprends vraiment rien, je perds de l'eau mais on me dit que si ça ne coule pas plus, c'est pas du liquide, et en même temps 2 nuits d'affilées c'est pourtant ce qui y ressemblerait (liquide, transparent, sans odeur). Et qui plus est, jusqu'à là, je n'ai senti absolument aucune contraction. Bon... j'attends encore.
La nuit du lundi à mardi 31 juillet, rebelote!
Je perds encore de l'eau, cette fois, pas beaucoup, mais au point de couler le long de mes cuisses. 4h du mat, toujours aucune contraction (mais enfin??). Je ne sais pas quoi faire, mon Chéri me soutient, complètement impliqué (du début à la fin). Ca peut surprendre, mais j'attendais ces fameuses contractions!
On décide finalement à 5h du mat', de partir à la maternité, car si c'est du liquide, je sais qu'il faut vite y aller (même si on a attendu 3 nuits!, mais sans être sûr). Donc on nous emmène (pas de voiture), pour voir si je dois rester ou rentrer. Je me dis, bon, on va peut-être nous dire de repartir.
La sage-femme (adorable) m'examine. C'est du liquide! Poche fissurée, Je reste! Et en plus, je suis ouverte à 2, col court. Au monito, 3 belles contractions apparemment mais aucune sensations. Elles sont pourtant efficaces puisque mon col est ouvert.
Le problème...c'est la fissure de la poche sans contractions ressenties. Il faut déclencher l'accouchement aujourd'hui. Ce qui implique un transfert à l'hôpital de la capitale (A Mayotte, les maternités de brousse sont pour les accouchements sans interventions). Je commence à réaliser que je suis sur le point d'accoucher. Woouh, je suis sous le coup de l'émotion!
Et le 2e problème, je n'ai ni aucune envie, ni aucune intention de me faire transférer, ou qu'on me déclenche quoi que ce soit! Un peu plus tard, on doit refaire le point, pour décider du transfert.
Donc, bien décidée à avoir ce que je veux, nous allons marcher dans le jardin dehors. Enfait, je me met à monter/ descendre les escaliers à rythme de compétition, avec mon gros ventre sous les yeux amusés de mon Homme. Les sage-femme se moquent gentiment en me conseillant de garder cette énergie, j'en aurait besoin. Donc, on retourne marcher, tranquillement.
On rentre, petit repos. La relève est faite à 7h, nouvelle sage-femme (absolument géniale). On doit patienter pour m'examiner car une future maman à une urgence apparemment grave (grosse pensée de soutien pour elle). Je marche un peu dans le couloir.
Vers 8h30, j'arrive à sentir une contraction! Je commence à savoir quand elles sont là, sentir mon utérus se resserrer.
9h15, monito. Contractions non régulières, j'arrive à les reconnaitre. Ma belle-maman vient nous soutenir.
9h55, col toujours ouvert à 2, mais les doigts de la nouvelle sage-femme étaient considérablement plus gros^^! Les contractions commencent à être légèrement douloureuses. A peu près toutes les 10 minutes.
Transfert prévu, on doit attendre car l'ambulance emmenait déjà quelqu'un, le temps d'y aller et revenir nous chercher (environ 45 min). La SF nous emmène dans une salle prépa, on patiente. Je prends une douche chaude, et je m'exerce sur le ballon ensuite. Belle-maman part en taxi pour Mamoudzou la capitale.
10h40, ca y est, les contractions sont douloureuses! Pas de quoi gémir, mais je les sens bien.
11h, SF m'examine quand même car ambulance pas encore là. Col ouvert à un bon 3. Princesse va toujours très bien. Surprise :D! Finalement je reste! Trop contents avec mon chéri! On dit à belle-maman, qui doit faire demi-tour. Nouveau monito, contractions de plus en plus douloureuses. Je meurs de faim, je n'ai rien avalé depuis la veille. On me dit que le repas est servi à midi.
11h40, SF me propose d'aller marcher. Nonon, une douche, c'est super super efficace pour les contractions! Elle me conseille de faire le dos rond lors des contractions pour aider le bébé. Direction la douche, où les contractions sont devenues peu à peu franchement douloureuses et rapprochées. Mon chéri venait me voir, en me mettant le jet dans le dos à chaque fois pour soulager. A chaque contraction, j'arrondis bien mon dos, tout en parlant à ma princesse.
12h30, il vient me dire que le repas est là. Je sors, juste une serviette sur moi, je crève de chaud, et les contractions sont toutes les 2min à peine. C'est du poisson, quelle mauvaise blague (ma grossesse m'a fait détesté le poisson)! Et je n'ai plus ni la force ni l'envie de manger. Mon Homme me fait avaler quelques cuillères de salade de carottes.
12h45, SF vient pour faire un monito. Comme elle trouve que mes contractions sont vraiment rapprochées, elle m'examine dabord.
Col à 9! On hallucine, de 3 à 9 en 1h30!
12h50, salle d'accouchement, ça y est c'est parti! Sauf que voilà, haha! J'étais alors en crise de tétanie, c'est-à-dire que mes mains étaient complètement crispées (c'est assez marrant, j'me sentais un peu conne). Du coup ma bouche s'est crispée aussi. Et j'me suis concentrée sur ça, j'arrivais pas à écarter mes doigts.
La SF prépare tout, et en attendant me dit que si j'ai envie de pousser, je pousse. Elle est là, je commence à pousser, apparemment je ne me lâchais pas assez (disons que j'avais l'impression de pousser au toilette, et j'étais pas super à l'aise...). Belle-maman ma tient la main, et mon AmOureux me tient la jambe (quel Amour :) !) et film en même temps. Je lui dit de ne pas regarder en bas, même si finalement, il a vu la tête sortir.
Mais le fait est que en 3 contractions et poussées,
13h05, Dahlia était sortie. Pour dire, j'ai été tellement surprise qu'elle soit sortie déjà, que quand la SF m'a dit 2 fois "venez cherchez bébé", j'ai même pas calculé! Et j'aurai eu du mal à la récupérer vu mes doigts paralysés!
Hop! Sur mon ventre! Oubliée la crise de tétanie, tous mes sens fonctionnaient! J'étais tellement heureuse de pouvoir sentir ma fille sur mon ventre, la caresser, l'entendre pleurer. Mon cher et tendre papa coupe le cordon. Pas de déchirures, pas d'épisio.
Et nous voilà, tous les 3 dans ce nouveau monde, cette nouvelle Vie, et ce Bonheur sans faille.
Les sage-femme n'en revenaient pas.
Désolée c'est super long, mais voilà, pour arriver à cet accouchement, tout le reste joue aussi. Quand on est bien dans sa tête, on est bien dans son corps!
Tout ça, avec une grosse et constante communication avec ma douce

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