Le grand saut

postée
\ Accouchement du 21 septembre 2010
t Durée : 13 heures et 45 minutes

Après une grossesse qui s'est déroulée sereinement, et après avoir dit à un ami que mon bébé n'était pas prêt de sortir ( j'avais eu un controle du col bien fermé et l'impression que mon ventre était encore haut) , j'ai ressenti vers 14h des choses au niveau du ventre. On m'avait dit que les contractions c'etaient comme des douleurs de règle en plus fort, je n'ai pas eu cette impression, au début c'était pas désagréagle , je sentais qu'un truc se passait dans mon ventre, j'espèrais secrètement que ce soit bien des contractions mais je disais à ma mère " non ça m'étonnerait" et l'idée de découvrir enfin mon bébé, de le tenir dans mes bras m'enthousiasmais grandement. Je me suis poser beaucoup de questions concernant l'accouchement et surtout la douleur, mais le moment M approchant , la douleur n'était plus dans mon esprit ( pour l'instant). Je passais l'après midi chez ma mère et elle était pour moi un présence bienveillante qui m'aidait à ne pas me focaliser sur les contractions. Jusqu'à 17h00 je sentais que les choses se précisaient, n'ayant pas pris de cours d'accouchement j'essayais de me souvenir de tout ce que j'avais pu lire sur le sujet, donc j'ai pris du spasfon et je me suis mise à chronométrer .... au bout d'une demi heure j'en avais assez de surveiller l'heure à chaque sensation dans mon bidon alors j'ai laché prise et je suis rentrée chez moi à pieds accompagnée de ma mère, il y'a environ 2 kilomètres, je me suis dit que c'était bon pour la dilatation du col.Ensuite j'ai fait à manger et mon mari est rentré du travail, on a manger vite fait avec ma mère , moi je n'avais pas très faim car j'étais très excitée à l'idée que mon accouchement serait pour bientôt. J'ai refait une très courte promenade avec ma mère et puis je me suis sentie un peu fatiguée , et pour cause, j'avais fait du shopping toute la matinée puis la marche de l'après midi m'ont bien fait sentir mes 20 kilos de grossesse ... donc ma mère est rentrée chez elle en me faisant jurer de l'appeler si je décidais d'aller à l'hopital. Je suis allée prendre une douche chaude , les contractions étaient devenues très prononcées mais tout à fait supportable. Vers 21h30 j'ai décidé d'aller me coucher, et là j'ai commencé à avoir mal à chaque contraction mais pas une souffrance ordinaire, j'étais euphorique quand je sentais que ça faisait mal car je me disais , ça y est il va arrivé j'avais tellement peur de me faire une fausse joie, ayant entendu parler des "faux travail" je me disais si ça fait mal c'est que l'accouchement est proche! cette seule pensée me permettait de gérer la douleur. Vers 22h00 j'appelle l'hopital et lui explique mes "symptomes" et là : coup de massue. La sage femme me dit que ce n'est pas pour maintenant, qu'il est inutile de venir à l'hopital parce que je risque d'attendre longtemps et que du coup, vaut mieux attendre à la maison qu'à l'hopital, parce que si j'allais accouchée je le sentirai au sens où j'aurai beaucoup plus mal que ce que je lui décrivais, et elle a conclue par : Rappelez quand la douleur sera insupportable. Là mon moral en a pris un coup, je me suis dis que j'allais souffrir atrocément, que j'étais seule ...beaucoup de pensées anxiogènes se sont bousculées dans ma tête. Heureusement mon mari s'est montré très rassurant je me suis calmée bien que la douleur s'accentuait je me suis couchée et j'ai attendu une heure. La douleur devenant tres vive je me suis dis que j'allais rappeler l'hopital, mais lorsque la sage femme m'a demandé si c'etait insupportable j'ai dit que ça faisait très mal et j'ai relativisé, car avec mon caractère effacé j'ai pas voulu "m'imposer".

Du coup je vais me recoucher et en passant par la case toillette je vois qu'il y a plein de sang visqueux dans ma culotte. Je prends un coup de speed et je dis à mon mari cet fois on n'appelle pas l'hopital on y va directement. Je venais de perdre le bouchon muqueux. Cet hopital est à 10 min de voiture de chez moi du coup pas de stress à cet heure ( 23h00) on y sera très vite.

Arrivée à l'hopital je remets mon dossier à la sage femme et je lui précise bien que j'ai fait toutes les ananlyses pour pouvoir faire une péridurale. Elle me dit que la perte du bouchon n'etait pas synonyme d'accouchement iminent et que vu mon état il etait trop tot pour faire la péri qu'il vallait mieux laisser le col se dilater naturellement avant d'installer la peri qui aurait pour effet de ralentir le travail. Elle m'explique cela au moment où je remets mon dossier , elle ne m'avait pas encore examiné. elle m'installe un monitoring et va s'occuper d'une autre future maman qui hurlait à coté.

Les cris de l'autre personne étaient un peu effrayant mais le fait d'etre a l'hopital me rassurait et meme si les contractions etaient douloureuses j'etaient plutot détendue. au bout d'une demie heure la sage femme revient et lit le résultat du monitoring: " les contractions sont fortes mais encore très irrégulières, c'est pas pour maintenant, vous pouvez rentrer chez vous si votre col est fermé"  cette annonce était très décevante pour moi.

Elle m'examine donc le col et là je vois son visage blémir..." heuh en fait vous etes à 7"

mon mari: "7 quoi ? "

La sage femme: " 7 sur 10" 

mon mari: "ah ok" et il me regarde d'un air à dire "7 sur 10 quoi?"

la sage femme : "ça veut dire qu'on va en salle d'accouchement", moi je ne dis qu'une chose c'est " on fait la péridurale maintenant?" elle passe un coup de fil, et là elle rétorque :

"bon, toutes les salles d'accouchement sont prises, vous allez installer vos affaires dans votre chambre et prendre une douche ça devrait etre prêt dans une demie heure"

Mon mari et moi allons à l'etage installé mes petites affaires et il m'accompagne à la douche, l'eau chaude me fait beaucoup de bien. Les douleurs sont de plus en plus fortes mais je garde le sourire, je sais que j'en ai plus pour longtemps. Mes copines m'avaient expliqué qu'au moment de la péridurale on n'a plus aucune douleur, que c'était comme magique".

Je déambule dans les couloirs avec mon mari en attendant qu'on vienne me chercher. La sage femme arrive, elle me fait me déshabiller entierement et m'emmene dans une salle obscure avec un tapis et un ballon, elle m'examine le col et me dit que je suis à neuf, il est 00h30. Je dis ok bon on fait la péridurale? Elle me dit que je gère super bien que ce serait dommage de ralentir le travail qu'on essaye sans et si j'en peux plus on la fait. Bon ok .... aller je respire, je fais du ballon , mon homme me masse le dos... c'est vraiment très douloureux je sents chaque contraction arriver et je respire à peine a chaque fois qu'elle s'en va je demande à la sage femme de me mettre la péri que ça y est j'en peux plus. " non c'est trop tard vous allez accoucher maintenant"

La je me sens désemparée je suis tres très fatiguée, j'essaye de pousser dans toutes les positions et rien ne se passe, je me retrouve tantot sur le coté , tantot accroupie, et rien le bébé n'avance pas. A 5 heures du matin je suis à bout de force je demande à ce qu'on me donne du sucre j'ai l'impression que je vais tomber dans les pommes ( ma tension était à 6/7) je demande à m'allonger je m'installe sur la table sur le dos, les pieds dans les étriers, et je là sens que le bébé pousse avec moi pendant une heure je pousse a chaque contraction mais la douleur est trop vive du coup je n'accompagne pas les poussées totalement jusqu'au bout de la contraction, j'ai l'impression que le bébé est bloqué contre une buttée au bout de mon utérus. j'interpelle la sage femme en lui disant "je pousse mais il y a comme une barrière au bout" , elle me réponds la phrase qui a débloqué mon accouchement: " et bien imaginez la barrière, et poussez pour casser la barriere"  ... Cette barriere c'etait probablement mon périné, j'ai fait ce qu'elle a dit et j'ai poussé en hurlant de toutes mes tripes... et j'ai sentie la barriere se franchir peu à peu, mon mari me disait " on voit les cheuveux"

La sage femme me proposait un miroir pour voir les cheveux aussi mais ça ne me tentait pas du tout, j'etais admirative de mon mari qui me coatchait sans faille.

A 6h40 la tete est sortie et à 6h48 le reste du corps est sortie.

J'étais sans voix, au bout de la fatique je ne ressentais presqu'aucune émotion en ayant mon fils contre moi. j'étais soulagée mais ma tension à 6 me privait de toute forme d'exaltation,  et puis il fallait encore pousser pour faire sortir le placentas, je n'y arrivais plus mais je poussais encore et la sage femme passais a l'interieur un genre de compresse reche , cette sensation était immonde. Elle m'a recousue pendant une 3/4 heure , j'ai eu une grosse déchirure.

Mon bébé faisait 4kg100 pour 49cm (une petite boule) , la sage femme m'a avouée qu'elle m'aurait fait la péridurale si elle avait su que le bébé était si gros. Quant à moi finalement j'étais tres fière d'y etre arrivée sans.

Mon mari était en larme et moi je ne ressentais pas grand chose pour cet enfant ni pour rien, j'etais juste contente qu'il soit sorti.

Deux heures apres l'accouchement j'ai pu regagner ma chambre avec mon fils, mon mari est parti travailler et moi j'ai pris un petit déjeuner qui ma redonner un peu de force mais j'etais encore trop faible pour me tenir debout, étant donner que le saignement avait été important l'infirmière m'informait d'une eventuelle transfusion. j'acquiessais tout je ne comprenais rien. Vers 11h00 j'ai dormi pendant une heure, et à 12h le défilé des visites a commencer, pour faire bonne figure et pour ne vexer personne j'ai reçu tout le monde famille belle famille ami. Ensuite la journée est passée j'accumulais la fatigue , le bébé pleurait toutes les demie heure je n'arrivais pas a fermer l'oeil jusqu'à 4 heures du matin moment où une sage femme à pris le bébé pour que je puisse me reposer un moment. Je me suis endormie pendant 2 heures de sommeil réparateur, et quand j'ai ouvert les yeux , mon regard s'est plongé dans le regard de mon fils qui lui, était réveillé depuis longtemps, une sage femme venait de le déposer sur mon oreiller face à moi, aussitôt j'ai eu ces mots sans réfléchir,  " t'es à moi toi" .

Et c'est à ce moment précis, alors que nous étions les yeux dans les yeux, le lendemain de sa venue au monde, que j'ai achevé mon accouchement. J'ai été emplie d'une émotion d'une telle intensité, c'est encore aujourd'hui indescriptible pour moi mais les larmes de bonheur me vienne lorsque j'y pense.

En résumé, je retiens de mon accouchement plusieurs enseignements: il faut s'écouter et rester maitre de la situation, si on ne peut pas bénéficier de la péridurale il ne faut pas s'en faire, la douleur est une sensation particulière car une fois le but atteint on se sent comme après avoir gravit une montagne, on plane littéralement!

Ca rend plus fort, aujourd'hui encore je me dis desfois " j'ai accouché sans péridurale je peux bien réussir telle ou telle chose " c'est l'expérience la plus intense de ma vie et je suis heureuse de l'avoir vecue ainsi, mon seul regret est d'avoir du attendre le lendemain pour ressentir ce que la plupart des mamans ressentent lorsqu'elle recoivent leur bébé.

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50 pts

Commentaires

  • Sandrine Meyer merci pour ce récit. tu n'as aucun regret à avoir. bravo.
    il y a plus de 10 ans
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