Naissance de mon bébé sans péridurale
Je souhaitais partager le récit de mon accouchement après avoir lu tous les précédents pour me rassurer.
Cependant, le mien ne s'est pas exactement passé comme je le souhaitais, j'en ai donc beaucoup souffert. Mais comme toutes les femmes, quel cadeau à l'arrivée...
Le 9 janvier était notre anniversaire de PACS à Marc et moi. Nous sommes allés "fêter" ça au restaurant le 14 soit à J-5. J'avais opté pour un indien ayant entendu que manger épicé pouvait déclencher le travail. En effet, j'étais très anxieuse à l'idée d'être déclenchée, je voulais vraiment éviter ça.
Aussi le mercredi soir nous sommes allé dans ce restaurant indien pas très loin de la maison, agréable petite soirée. Au retour lorsque nous nous couchons, je commence à ressentir des douleurs de règle supportables (hasard ou épices ?). Je me dis que mon corps se prépare.
Le lendemain, jeudi 15, les douleurs ne sont plus là mais reviennent dans la nuit de jeudi à vendredi, plus fortes. Elles commencent vers 2h du matin. Je me lève sans réveiller Marc et je vais dans le salon. Je regarde la télé je crois. Vers 5h Marc vient voir ce qu'il se passe et je lui dis de pas s'affoler que j'ai des contractions mais irrégulières. Il part se recoucher.
Vers 6h il me semble, je décide de prendre un bain pour voir s'il s'agit d'un faux travail. Effectivement dans le bain les contractions s'arrêtent.
J'essaie de me rendormir sans succès et dans la journée je vaque à mes occupations. Dans l'après midi je vais à la Poste, mécontente car le facteur a laissé un avis de passage en disant que personne n'avait répondu le jeudi lors de son passage alors que j'étais bien chez moi. Je suis contrariée car nous sommes vendredi, je suis à J-3 et bien que je me sente en forme je suis quand même enceinte de 9 mois et je me serai passée d'aller à la Poste ! D'autant que bien sur comme d'habitude, personne ne me laisse passer malgré mon état évident et le fait que je suis censée être prioritaire. Je me suis mentalement tancée car je dois quand même m'imposer, et tentant de prendre mon courage à deux mains, lorsqu'une hôtesse s'approche pour prendre la personne suivante dans la queue, je m'avance vers elle. Elle me jette un coup d'oeil mais s'adresse à la personne qui me précède. Je suis folle de rage mais je n'arrive pas à m'imposer. Je serre les dents et en veux au monde entier ! Enfin, cette anecdote ne concerne pas vraiment mon accouchement ! ;)
En partant de la poste, je commence à ressentir une contraction. Je ne le sais pas encore mais c'est le début du travail. Je ralentis l'allure pendant cette contraction et rentre chez moi. Les contractions continueront toute l'après midi. Le soir, Marc arrive et je lui dis que j'ai des contractions. Nous ne savons pas si elles sont révélatrices de l'imminence de l'accouchement ou pas.
Nous dinons et regardons la télé. Lorsque j'ai des contractions j'applique la méthode de respiration enseignée pendant les cours de préparation à l'accouchement. Cela m'aide. Puis je me mets plutôt à vocaliser en serrant les lèvres avec des "ooommmm" bien graves. Je sais que cela aide également à ouvrir le col.
Je suis surprise par les contractions, elles sont de plus en plus intenses mais entre chacune d'elles je redeviens exactement "normale". Je le savais mais quand même cela me surprend de pouvoir continuer à manger ou rire avec Marc après les douleurs. J'arrive bien à supporter. Pendant la soirée, je m'isole à chaque contraction puis je reviens dans le salon.
Je sais que nous devons aller à la maternité lorsque les contractions sont fréquentes toutes les 5 minutes et ce depuis au moins deux heures. Les miennes ne sont reviennent que toutes les 7 à 10 minutes alors nous patientons en regardant la télé. Je me dis que j'attends pour prendre un bain, je n'ai pas trop envie d'en prendre un.
Vers 11h ou 11h30 en allant aux toilettes, je m'aperçois que j'ai des pertes de sang rouge vif. Je ne veux pas affoler Marc alors je vais dans la chambre appeler l'hôpital pour savoir ce qu'ils en pensent. La sage femme que j'ai au téléphone me dit que ce n'est peut être rien de grave mais que si je suis inquiète je n'ai qu'à venir pour qu'on m'ausculte.
Marc a entendu que j'appelais, il vient voir et je lui explique. Il veut qu'on y aille tout de suite mais je dois finir de prendre les dernières affaires et surtout je veux prendre mon supo miracle ! Ce dernier fait effet dans les 5 minutes et je suis libre de partir.
Nous arrivons à l'hôpital vers 11h45 je crois et le temps de faire les papiers pour l'admission, je ne suis auscultée que vers 1h du matin. Tout va bien. La sage femme est très gentille la puéricultrice également, c'est agréable. Nous sommes de bonne humeur sauf quand j'ai des contractions je fais bien sur la grimace. On me met sous monitoring et la SF regarde mon col. Elle m'annonce que je suis à 5 ! Je n'en reviens pas, je suis ravie !! Toutes ces contractions n'ont pas été endurées pour rien !!
Elle me laisse sous monitoring une petite heure et à 2h, comme mon col n'a pas trop bougé, elle me demande d'aller marcher pendant une heure. Aussi, de 2h à 3h, nous allons marcher avec Marc; d'abord dehors pendant une demi heure puis dans les couloirs de l'hôpital ensuite. A ce moment là Marc qui est épuisé s'endort à moitié sur une chaise de la salle d'attente tandis que je déambule dans les couloirs vides.
A 3h nous retournons voir la SF qui m'ausculte de nouveau. Je crois que je suis à 8, elle me dit que je vais être installée en salle d'accouchement et qu'elle me laisse là car elle est de service aux urgences cette nuit là (dommage elle était si agréable). Dans le couloir je passe devant le coin des SF qui ont l'air de ne pas croire que je suis à 8 sans péridurale vu mon comportement et mon sourire. De nouvelles SF prennent le relais et m'installent. Monito de nouveau. Je dis que je préfèrerai être libre de mes mouvements, elles me disent "plus tard" elles veulent voir comment va le bébé. Les contractions sont fortes mais je gère toujours. Je suis ravie d'être arrivée si loin sans péridurale. Dans la salle, rapidement je passe à 9, les SF me proposent de percer la poche des eaux. Je refuse mais elles insistent en me disant que de toute façon il faudra bien le faire un moment donné. Moi je panique car je sais que la douleur est plus intense lorsque la poche est percée. L'une d'elle perce et je me souviens de son mouvement de recul au flot qui se déverse sur elle. Je sens un liquide chaud s'écouler. La contraction qui suit est intense. Effectivement la douleur est terrible et je ne gère plus aussi bien.
Je vomis plusieurs fois, je demande à être soulagée. Elles amènent le gaz hilarant au bout de longues minutes ou mes contractions sont très douloureuses. Elles arrivent enfin à le mettre en place, je le respire mais il n'a aucun effet j'ai toujours aussi mal.
Elles repartent en disant qu'elles reviennent me voir d'ici une demi heure disant que je ne suis plus très loin. A peine elles sortent que je dis à Marc de les rappeler que je sens que ça pousse. Ca ne pousse pas tellement mais je sais que ça les fera venir.
Elles arrivent et s'activent pour me mettre en place. Je cris tellement j'ai mal. Apparemment je suis effectivement à dilatation complète.
Je suis en position gyneco j'ai lutté un peu contre mais je suis tellement mal que je suis leurs directives, je ne suis plus moi même j'ai besoin d'être guidée.
Là, l'expulsion va durer 45 minutes, les minutes les plus longues de ma vie.
Elles me disent de pousser lorsque les contractions arrivent, ce que je fais mais peut être mal, j'ai tellement mal. Je cris, je suis en nage, je sens mes cheveux complètement mouillés de sueur. Je demande de l'aide, aidez-moi, je leur dis que je n'y arrive pas, que je suis coincée. Les deux sages femme me disent d'y aller que c'est à moi de pousser, je les trouve un peu froides, un peu agacées mais peut être est ce moi qui imagine cela. La puéricultrice est de mon côté droit, elle est adorable elle m'encourage essaie de me donner des forces en parlant de mon bébé qui va arriver. (Elle est tellement gentille que malgré son haleine fétide, je n'ose pas la repousser.) Je pleure de douleur je hurle que je n'y arrive pas que je suis coincée. Je me tourne vers Marc à ma gauche en criant son prénom je suis à bout. Il me serre la main je crois qu'il a l'air complètement dépassé mais c'est flou. Juste la douleur est là intense qui me déchire.
Je demande de changer de position, les sages femme refusent en me disant que ça ne changera rien, je me sens démunie, pas soutenue, obligée à rester dans cette position qui me fait tant souffrir. c'est terrible dans ces conditions de pousser comme il faut. Elles me disent que je pousse mal, que je pousse au niveau de la gorge et que c'est en bas qu'il faut pousser. L'une des sages femme me met son doigt dans le vagin et le laisse appuyé en me disant il faut pousser "là". J'ai envie de lui hurler de retirer son doigt de là mais je me retiens. Par contre je demande qu'on retire le monitoring que l'une des SF maintient appuyé sur mon ventre et qui me dérange tant. Mais là encore elles me disent que c'est nécessaire pour entendre le coeur du bébé.
J'essaie de faire comme elles disent mais c'est dur. Lors des cours de préparation on m'avait dit de pousser avec le souffle "paille" mais elles m'encouragent à pousser en bloquant ma respiration soit tout ce qui est déconseillé lors des cours.
De même, je pousse en tenant les draps du lit et en les poussant mais elles m'encouragent à pousser en tenant mes mains derrière mes cuisses ce que les SF des cours déconseillent également à juste titre (ce n'est pas physiologique).
Pour ces deux éléments je continue comme je l'entends mais elles insistent tant et je souffre tant que je ne peux pas réfléchir et je finis par suivre ce qu'elles veulent.
Au fur et à mesure de ces moments terribles qui durent une éternité, je vois que les SF se regardent en secouant un peu la tête du genre "elle n'y arrive pas" et je me dis qu'elles risquent d'appeler le docteur pour les spatules peut être. Et bien que quelques minutes auparavant j'en arrivais même à souhaiter cette issue pour sortir enfin de cette souffrance, là je décide de donner encore ce que je peux et de pousser le plus possible.
Elles finissent à un moment par me dire il arrive il arrive, je n'y crois pas je leur demande si c'est vrai j'ai l'impression que jamais je ne pourrai sortir de cette situation sincèrement c'est idiot mais je crois que je n'y arriverai jamais. Elles me disent que je peux toucher le haut de son crâne. Malheureusement je refuse. Je regrette aujourd'hui mais je suis tellement mal que ma seule volonté est d'en finir, qu'il arrive enfin. Je ne me sens même pas capable de toucher mon bébé.
Elles m'encouragent, encore quelques poussées vous y êtes presque. Toujours, je n'ose pas y croire, c'est vrai, c'est vrai ?
Allez plus que deux et il sort. Je pousse comme je peux et enfin, elles me disent stop, ne poussez plus. Il est en train de sortir. Je n'ose toujours pas y croire, je suis complètement hébétée. Je le suis toujours quand elles le posent contre ma poitrine. Sonnée.
Mais j'ai mon bébé sur moi, en peau à peau. Peu à peu je prends conscience de la présence de ce petit être contre moi, mon enfant, mon bébé.
Presque deux mois mon petit bonheur...
Bon courage à toutes les futures mamans et beaucoup de bonheur. :)


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