Récit d'un premier accouchement
Nous attendions depuis quasi 2 ans que je tombe enceinte… Et le test fait le jour de la fête des pères 2013 a confirmé que je suis belle et bien tombée enceinte 15 jours avant… le jour de la fête des mères :) Je ne l’oublierai jamais :)
Mon mari rêvait de jouer aux petits trains et moi à la poupée… D’ailleurs depuis toujours je rêvais de n’avoir que des filles. La nature a décidé que nous aurons une demoiselle. Je fut aux anges naturellement et mon mari s’est si bien faite à cette idée que maintenant pour rien au monde il aurait voulu avoir un fils…
Ma grossesse s’est très bien passée, mis à part les nausées du 1er trimestre, un énoooorme décolleté, quelques kilos en trop (oups !) et l’une ou l’autre contractions pendant le dernier trimestre, qui m’ont obligé à rester chez moi jusqu’au bout.
Je me suis sentie si bien enceinte, j’avais l’impression qu’enfin j’étais « entière », je sentais que physiquement je n’avais jamais été aussi bien dans ma peau, tout mon être criait sa joie tout au long de cette grossesse, si bien que tout le monde voyait sur mon visage que RIEN mais absolument RIEN ne pouvait m’atteindre dans cette bulle de zénitude. Je crois d’ailleurs que j’ai transmis ce côté zen à ma fille, car elle déteste les gens speed et le bruit ;)
Je devais accoucher début mars et depuis fin janvier tout était organisé dans ma vie : mon mari avait fini la chambre, j’avais fait ma valise et mes parents avaient leur portable à côté de leur lit au cas où… mon mari part très souvent en déplacement toute la semaine, donc je savais que si le jour J il n’était pas là, ce serait ma maman qui serait à mes côtés.
Je ne me suis jamais posée la question, pendant toute ma grossesse, de comment je vais accoucher, si je vais souffrir ou pas, si ce sera par voie basse ou pas. Ma seule envie secrète c’était d’accoucher sans péridurale : depuis la nuit des temps les femmes mettent leur bébé au monde dans une souffrance qui est tout à fait légitime (sinon la nature ne l’aurait pas décidé ainsi, car la nature ne fait jamais rien par hasard) et ma mère a accouché sans péridurale, tout comme ma grand-mère. Je voulais donc relever le défi haut la main comme elles, et puis surtout j’avais peur qu’avec une péridurale je ne sens pas ma fille avancée dans mon bassin, j’avais ce besoin de tout sentir car j’avais le sentiment que ça allait m’aider pendant le travail.
En ce début du moi de février mon gynéco me dit de stopper mes cachets pour les contractions. C’était un mardi soir. Et tout s’est déclenché le jeudi matin à 3h00. J’ai très vite compris ce qui m’arrivait : des contractions modérées à 5 min d’intervalles puis une perte des eaux aux toilettes vers 4h00. J’ai donc pris le téléphone et ai annoncé au 18, tout joyeuse (si si si !) que j’allais accoucher. J’étais envahie par une certaine excitation de faire ENFIN la connaissance de ma fille et je crois que le médecin que j’avais au bout du fil à du sourire car je ne pense pas que chaque femme qui va accoucher doit être aussi joyeuse au bout du fil !
Mon mari était à 3h de route de chez nous cette semaine-là. Je l’ai donc sorti du lit et j’ai aussi prévenu mes parents. Ma mère devait me rejoindre à l’hôpital dès mon arrivée là-bas.
Les pompiers sont arrivés chez moi vers 4h45 pour m’emmener à l’hôpital aussi vite que possible car les contractions devenaient plus fortes. Quand je les ai entendu demander à leur radio la priorité sur la route, j’avoue que j’ai un instant laisser passer dans ma tête l’image d’un accouchement dans leur véhicule (aussi inconfortable soit-il) sans mon mari et / ou sans ma mère. J’ai repoussé cette idée aussi vite qu’elle m’était venue ! Non je voulais pas accoucher sur la route.
Arrivée donc à l’hôpital la SF m’annonce après auscultation n’avoir aucun cm d’ouverture. Décue, j’ai commencé à me faire à l’idée que je n’allais pas sortir de la salle d’accouchement de si tôt, mais d’un sens j’étais rassurée : mon mari aurait la chance d’être là pour le grand final. Ma mère avait au final pas eu besoin de venir puisque l'accouchement n'allait pas être iminent.
S’est ainsi passé 3 heures pendant lesquelles on m’a installé dans une chambre de surveillance, 3 heures pendant lesquelles les contractions se sont réellement rapprochées et intensifiées. Je n’avais aucun moyen de savoir l’heure, je sentais que tout se précipitait.
A 8h30 j’ai à nouveau été auscultée et la SF ravie me dit que mon travail se passe très bien car je suis à 6 cm d’ouverture ! Mon mari est arrivé à ce moment-là.
La suite est allée très très vite : je commençais à réellement souffrir et l’idée de la péridurale me tentait de plus en plus (hé oui !). La SF connaissant mon avis à ce sujet à fait un peu traîner en m’indiquant que l’anesthésiste serait appelé après la prochaine auscultation…
Mon mari fut merveilleux tout le long : il me tenait la main en silence, il était là, mais sans être trop là, pour que je puisse me concentrer sur ma bulle intérieure, sur mes ressenties, pour que je puisse au mieux écouter et suivre les envies de mon corps.
Arriva enfin cette dernière auscultation vers 9h00 où la SF relève la tête (j’étais déjà couchée) et me dit « pas besoin de l’anesthésiste vous êtes à 10 cm la poussée va commencer et je vois la tête de votre fille ».
J’ai senti à ce moment-là que « ça poussait » indépendamment de ma volonté. C’est très étrange comme sensation d’ailleurs. La SF s’est préparée et m’a alors demandé si je voulais toucher sa tête : bien sur !!!! J’ai donc avancé ma main et c’est quand j’ai touché ses cheveux que j’ai tout d’un coup complètement réalisé que je suis sur le point de devenir maman, sur le point de serrer ma fille pour la toute première fois dans mes bras !!!
J’ai eu à ce moment-là une vague d’émotion qui est montée en moi et qui m’a insufflé toute la force et la rage nécessaire pour pousser le plus fort possible.
Les contractions me ravageaient psychologiquement, je me sentais dans un autre monde, mais mon amour de mari me posait un masque de gaz relaxant sur le nez entre deux contractions, ce qui m’a aidé à chaque fois pour retrouver toute mes forces pour la poussée suivante.
Jusqu’à cette poussée ou j’ai senti que ma fille avait sorti sa tête, puis une autre poussée et voilà que le reste de son corps a suivi et que j’avais enfin la chair de ma chair, l’amour de ma vie dans mes bras… à 9h23 en ce 7 février 2013.
Les larmes de bonheur ont eu raison de ma volonté quand j’ai regardé mon mari dans les yeux et que je lui ai dit : je te présente ta fille mon chéri, tu es papa et je t’aime, je vous aime tous les deux à jamais ».
Physiquement j’ai très bien récupéré, j’ai eu quelques points de suture en surface et le soir même j’avais déjà repris toutes mes forces.
Je n'aurai pas pu rêver d'un plus bel accouchement que çelui-là...


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