Un accouchement comme on en rêve
Nous sommes le 3 novembre 2008 et c'est mon premier bébé, tout est prêt depuis quelques temps, chambre et sac pour la mater et nous attendons le petit bout de pied ferme, puisque le terme était prévu au 30 octobre. Nous nous couchons donc vers 23h puis comme toutes les nuits je tourne, mets du temps à m'endormir, c'est que bébé prend de la place et me "gêne" pour trouver une bonne position depuis quelques semaines.
Le 4 novembre 2011,
00h15 > toujours pas le sommeil, puis douleur dans le ventre mais j'en ai pas souvent. Je tourne encore mais 25 minutes après rebelotte, je me dis que je dois avoir manger un truc pas top. Au final je n'arriverai pas à m'endormir sans réveiller mon homme donc j'opte pour le canapé, comme beaucoup de nuits ce dernier mois, qui est plus mou et où je peux caler mon bidou.
2h00 du mat > ça devient de plus en plus fréquent donc je décide de "compter", enfin de noter la fréquence sur un calpin car j'ai l'impression qu'il s'agit de contractions. Ah oui en effet toutes les 10 minutes... Jusqu'à 4h00 ou elles passent à toutes les 8 minutes. Bon, c'est régulier et ça progresse, on dirait que c'est pour aujourd'hui, mais le travail peut prendre du temps donc je laisse dormir mon homme et je gère. Et puis les sages femmes elles disent toutes les 5 minutes pour aller à la mater, donc patience. Je préfère gérer tant que possible chez moi.
4h30 > Mon chéri débarque dans le salon avec ses yeux de "ca y est, on y est", et je lui tends le calpin où il voit l'évolution des contractions, mais lui dis de se recoucher. Biensûr il ne pourra pas, alors pour passer le temps, on se met un épisode d'une série que je suivais 24h (avec Jack Bauer ), bref mais les contractions sont de plus en plus fortes donc impossible de suivre.
6h 6h30 > nous en sommes à toutes les 7 minutes environ. Je prends ma douche et on prend le petit déjeuner. J'ai les crocs, et bien envie d'oeuf au plat avec toast et tout (oui je sais pas très malin).
7h30 > les contractions sont à 6 minutes 30, mais je ne note l'heure au début des contractions donc ça doit etre moins car plus ca va et plus elles durent donc le temps de repos est en fait plus court. Bref, s'en suit une énorme contraction, genre décuplée en puissance qui me remonte tout le petit déj (hop dans l'évier). Et là mon chéri me dit "Allez c'est bon, on plie, on y va maintenant, on a assez attendu"... Nous décollons donc à 8h de la maison
Le trajet à la mater en voiture, ouille, je mets le chauffage à fond puis ouvre en grand la fenêtre. Frigorifiée mais sans air à respirer je n'arrête pas de changer entre clim et chaufage. 8H20, nous arrivons à l'hôpital via les urgences, donnons 2 ou 3 papiers et hop on monte au service mater. Le stress de voiture, la douleur, tout, je sors de l'ascenceur en pleurs et la dame qui nous accueille demande "que lui arrive-t-il?". Je sais que c'est pas sa faute mais tel Bigard j'ai envie de lui répondre "Ben je viens faire un tennis, et y'a plus de court de libre, connasse". Mais non ça se dit pas et elle y est pour rien, donc on repond "ben je suis là pour accoucher et là je déguste!".
8h35 8h40 > Salle de dilatation, pose du monito, je signe la décharge pour la péri au cas ou (mais je préfèrerai faire sans). On m'osculte, dilatée à 4. Bon c'est déjà ça au moins je sais pourquoi je douille. Les contractions montent en intensité. Je n'ai pas dormi de la nuit, passée 1 heure et là, une 2nde énorme contraction qui sature l'aiguille du monitoring pendant je ne sais pas combien de temps (mon homme reste bouche bée, limité pétrifié). Celle-ci me fait vomir à nouveau tellement ca m'a retourné et là je dis bon appelle pour la péri, je supporterai pas la prochaine comme ça.
9h40 > La sage femme me demande, je lui dit que j'ai plus la force, que je suis prête pour la péri. Elle me demande comment je voulais accoucher et je lui dis "idéalement sans la péri dans la mesure du possible et du seuil de tolérance et de la durée du travail". En gros si elle peut me dire que j'en ai pas pour longtemps je serai tentée, mais je me vois pas tenir 3h de plus comme ca. Bon d'accord, elle m'osculte donc pour voir que je suis dilatée à 7. Mon homme va remplir des papiers en bas, pour se faire assigner la chambre car on avait pas eu le temps.
9h50 > Ils reviennent et hop, on me transfère en salle d'accouchement apparemment c'est imminent. Pour la péri c'est plus la peine. Et mon homme dans tout ca? Bref je suis toujours dans "mon lit" avec le monito et là une grosse contraction me prend mais celle là me soulage, c'est comme si j'avais pu la contrer.
On m'explique qu'on va maintenant me passer sur le lit pour accoucher avec les étriers et quand je ressentirai l'envie de pousser faudra pas hésiter. Ok ca m'a l'air d'un bon plan... Chéri arrive en panique, il est remonté, j'étais plus en salle de dilation, il a courru pour demander où j'étais, petit coup de stress pour lui. Mais je le vois tout en vert, avec nos affaires dans un sac poubelle qu'il place dans un coin de la salle d'accouchement parce que y'a pu le temps.
J'imagine qu'il est 9h55-10h car ça va très vite et je ne compte plus. Les docteurs enlèvent la ceinture de monito, me transfèrent sur la table, jambes sur les étriers, et là, "hoooo mais on voit déjà la tête". Un docteur chope mon homme par le bras pour lui montrer qu'on voit les cheveux (il s'en serait bien passé, mais la bonne nouvelle c'est qu'il n'est pas tombé dans les pommes). Alors là, branle bats de combat, les docteurs, sage femme un peu pris de court, "ne poussez pas, attendez on est pas prêt". "Des gants, des gants" j'entends d'un côté, et la sage femme de l'autre qui couvre "bon vous y allez sinon j'y vais moi car c'est maintenant".... Je fais ce que je peux pour attendre, enfin ils sont prêts et la poussée se fait superbement, contrairement aux contractions la je sens vraiment le soulagement après chaque poussée, on me dit attendez un peu, la sage femme passe un doigt pour dilater un peu plus avant de passer la tête et après 3 poussées, Lucas est arrivé. Un beau gabarit d'après la sage femme qui s'exclame que ces francaises quand même, ce ne sont pas des chochottes et que c'est comme ca qu'on accouche, à l'ancienne, sans péri, lol! (je vis en Espagne)
Il est 10h12, ils me posent Lucas sur le ventre, après quelques minutes, coupent le cordon et vérifient qu'il va bien, On lui pose une couverture dessus, et la sage femme lui enfilera une couche sans le bouger de mon ventre. La partie que je n'avais pas prévu c'était le placenta, là j'ai bien douiller pour qu'il le sorte mais j'avai bébé sur moi. Pas d'épisio, une toute petite déchirure mais y'aura à peine 1 point à faire donc on n'y touche pas.
On nous remet sur mon lit, bébé toujours sur moi et direction la chambre avec mon homme et notre sac poubelle (d'affaires). Ce n'est que 2 heures plus tard qu'ils viennent le chercher, on a les mesures 3,620kg pour 51cm.


Commentaires